qu'est-ce qu'un franciscain ?

Un frère franciscain lors d'un repas
©Guillaume Poli / CIRIC pour OFM France-Belgique

“On vous appelle père, frère, moine” ?
La question nous est souvent posée : appelez-nous simplement “frères”, car c’est notre véritable identité en tant que franciscains. Ce “vivre en frères” est au cœur de notre vocation chrétienne comme pour François d‘Assise qui, voyant des compagnons le rejoindre, les a accueillis comme des “dons de Dieu”. Saint François a su percevoir en tout homme une origine et une appartenance commune.

Franciscains, nous voulons, à notre tour, nous reconnaître enfants d’un même Père-Créateur, tous frères et sœurs. C’est une chose de le dire, c’en est une autre de le vivre !

Deux frères franciscains lors du chapitre d'élection en 2022.
©OFM France-Belgique
Trois jeunes frères franciscains à Paris
©OFM France-Belgique

C’est un engagement exigeant car il touche tous les aspects de notre vie. Être frère franciscain c’est au travail, dans la chapelle, à table, dans le jardin, dans la rue et jusque dans nos loisirs. Cela se travaille et cela se prie patiemment car il nous faut profondément désirer cette fraternité pour pouvoir la vivre.

Heureusement, saint François nous a laissé un mode d’emploi et une manière de vivre nos relations : la minorité !

Deux frères franciscains en relation
©Guillaume Poli / CIRIC pour OFM France-Belgique
Deux frères franciscains lors d'une mission de rue à Lyon
©Pierre-Antoine Pluquet / CIRIC pour OFM France-Belgique

Frères Mineurs

Être un « frère mineur » franciscain, cela signifie rencontrer les personnes sans d’emblée les juger avec nos critères, les comparer ou prétendre les comprendre. Mais au contraire, les accueillir avec humilité pour ce qu’elles sont : des enfants de Dieu. Si Dieu nous met sur la route les uns des autres, c’est qu’il y a une richesse insoupçonnée en chacun. Nous avons pour vocation d’être un visage d’une Église simple, ouverte à tous, accueillante, qui refuse toute forme de racisme, d’exclusion, d’injustice.

“Les frères, où qu’ils soient, où qu’ils se rencontrent, se montreront les uns aux autres qu’ils sont de la même famille. En toute confiance, qu’ils se fassent connaître l’un à l’autre leurs besoins : car si une mère nourrit et chérit son fils selon la chair, avec combien plus d’affection chacun ne doit-il pas aimer et nourrir son frère selon l’esprit !”

Règle de 1223

Contemplatifs

Alors que l’on imagine facilement saint François en prédicateur au milieu des foules, ce dernier passait la moitié de son temps retiré dans de petits ermitages, en pleine nature et entouré de quelques frères. Ces longues heures de prière, de silence et de contemplation de Dieu « en toute chose » ont façonné la louange gratuite et d’action de grâce qui monte de son cœur et s’exprime dans ses prières. Pour François et pour nous aujourd’hui, frères franciscains, accueillir le Christ et son Évangile, c’est accueillir tout le “Bien” que Dieu veut nous donner.

“Tu es trois et tu es un, Seigneur Dieu, tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien, Seigneur Dieu vivant et vrai. Tu es amour et charité, tu es sagesse, tu es humilité, tu es patience, tu es beauté, tu es douceur, tu es sécurité, tu es repos, tu es joie, tu es notre espérance et notre joie, tu es justice, tu es mesure, tu es notre richesse et surabondance”

Saint François, Louanges de Dieu

Ce Mystère d’amour infini nous pousse à reconnaître toute créature et tout bien comme donnés gratuitement et qu’il nous faut respecter et partager. Nous voulons être attentifs au cri de la terre et au cri des pauvres, et vivre l’écologie intégrale promue par le pape François.

Un frère franciscains contemplatif dans un jardin
©OFM France-Belgique
Un frère franciscains en mission à Marseille auprès des gens du voyages
©OFM France-Belgique
Un frère franciscains en mission dans une rue de Marseille
©OFM France-Belgique

En mission

“La règle de vie des Frères Mineurs est la suivante : observer le saint Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ” (Règle de 1223). Pour nous, la mission trouve sa source dans la prière et commence par l’annonce de la paix de Jésus : “en quelque maison qu’ils entrent, qu’ils disent d’abord : Paix à cette maison !”

C’est au gré des demandes de l’Église catholique, de l’histoire et de la formation de chaque frère franciscain que nos missions se dessinent. Aujourd’hui nous sommes : aumôniers d’hôpitaux, de prison et de gens du voyage, prêtres en paroisses populaires, présents auprès des migrants et des personnes porteuses de handicap, engagés en faveur du dialogue inter-religieux et d’une écologie intégrale, investis au sein de mouvements et associations de justice sociale, au service de nos frères aînés ou de ceux en formation…

“Nous passions très volontiers de longs moments dans les Églises. Nous étions des gens simples, et nous nous mettions à la disposition de tout le monde. Moi, je travaillais de mes mains, et je veux travailler ; et tous les frères, je veux fermement qu’ils s’emploient à un travail honnête.”

Saint François, Testament

Sans rien en propre

Nous sommes reconnaissables à notre habit, une bure de couleur marron et une corde avec trois nœuds qui rappellent les trois vœux prononcés lors de notre entrée dans l’Ordre franciscain : obéissance, chasteté et “sans rien en propre”. Une expression qui va bien au-delà de la notion de pauvreté car ce dont il faut nous défaire c’est de notre volonté propre. Concrètement, nous recherchons – et nos frères nous y aident – à ne pas nous approprier des projets, des lieux, des responsabilités, des biens matériels… Cet exercice quotidien nous apprend à devenir pleinement libres, nous ouvrant peu à peu à la richesse et au plan que Dieu a pour nous.

“Les frères ne doivent rien posséder : ni maison, ni terrain, ni quoi que ce soit. Comme des pèlerins et des étrangers en ce monde, servant le Seigneur dans la pauvreté et l’humilité, ils iront quêter leur nourriture avec confiance, sans rougir, car le Seigneur, pour nous, s’est fait pauvre en ce monde.”

Règle de 1223

Un frère franciscains qui présente ses deux mains pour signifier le sans rien en propre
©Guillaume Poli pour OFM France-Belgique

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