Jeunes avec François

Marie Grégoire

“Une semaine sans rien, oui, mais une vie entière… !”
Ce qui m’a frappé, c’est la vitesse avec laquelle on s’est accepté chacun, tels que l’on est. Je crois que ça a été le temps d’une journée, même pas !

À 26 ans, Marie Grégoire, bruxelloise d’origine, travaille chez Thermo Fischer en tant qu’opérateur de production. Très investie dans la paroisse Notre-Dame-des-grâces du Chant d’oiseau, elle a participé, cet été, à la Route d’Assise. Elle raconte sa relation de proximité avec une paroisse franciscaine et sa redécouverte de saint François.

Je connais bien la paroisse du Chant d’oiseau puisque mes grands-parents la fréquentaient et que mes parents se sont mariés là ! J’y ai d’ailleurs été baptisée ainsi que mes deux grands frères. J’ai toujours gardé une relation de proximité avec la paroisse pour de nombreux services : installer et ranger les chaises lors des grandes fêtes, préparer le feu pascal, aider à la sacristie, attacher des banderoles, etc. C’est important pour moi car chez les lutins*, j’ai fait comme promesse de rendre service.

EN PAROISSE CHEZ LES « FRÈRES SOURIRE »

Être dans une paroisse franciscaine, pour moi, ce n’est pas la même chose qu’ailleurs. Ici, ils sont très ouverts. Quand le curé fait son homélie, il la fait sans papier, à cœur ouvert. Je me sens bien et j’écoute facilement ce qui est dit. Ce que j’aime également, c’est l’accueil. Les frères accueillent toujours avec le sourire, ce sont un peu des “frères sourire” ! Et puis, ils sont toujours de bonne humeur et simples. Je me souviens avoir rencontré un jour l’ancien Ministre général de l’Ordre, Fr. Michael Perry. Il est venu une fois à Pâques et, lorsqu’il est revenu, quelques années plus tard, il se rappelait de nous !

À L’ÉCOLE DE SAINT FRANÇOIS

Mais grâce aux frères, j’ai également découvert saint François. Un jour, Fr. Didier Van Hecke m’a offert le livre François d’Assise d’Éloi Leclerc. J’ai tellement apprécié que j’en ai acheté d’autres : Le Cantique des créaturesExil et tendresse, etc. J’aime bien apprendre sur saint François et savoir ce qu’il a fait, en particulier comment il est passé d’une vie riche à une vie simple. Tout le monde ne sait pas faire ça : une semaine sans rien, oui, mais une vie entière… ! J’aime beaucoup aussi sa relation avec la nature. Par exemple, dans un des livres d’Éloi Leclerc, François rencontre deux écureuils et se met à les saluer en leur disant bonjour dans leur propre langue ! Ça m’a beaucoup étonnée et maintenant, quand je vois un chien aboyer, je me dis : “Peut-être qu’il me dit bonjour !” Depuis, j’aime me balader le soir quand il fait calme. Je peux très bien m’asseoir 45 minutes juste à regarder la nature.

LA ROUTE D’ASSISE, UN COMMENCEMENT ?

Ce respect de la nature, je l’ai particulièrement apprécié cet été lors de la Route d’Assise, dans le simple fait de dormir à la belle étoile. Le pèlerinage a été riche en réflexion pour moi. Je me souviens de cette phrase de Fr. Nicolas Morin que j’ai notée dans mon carnet : “L’échec fait réfléchir”, à propos de saint François et son emprisonnement à Pérouse. Dans ma situation personnelle et professionnelle, ça m’a beaucoup touchée et fait réfléchir. C’était aussi la première fois que je faisais un pèlerinage avec un groupe de jeunes. Ce qui m’a frappé, c’est la vitesse avec laquelle on s’est accepté chacun, tels que l’on est. Je crois que ça a été le temps d’une journée, même pas ! On a eu également de beaux moments de partage, de prière, de joie, de fous rires et de belles rencontres. Je n’ai jamais eu cette sensation-là et en se disant au revoir, je me suis dit : “Vivement qu’on se revoit les gars !” Depuis, j’ai commencé à réfléchir à la création d’un groupe de jeunes qui veulent découvrir la spiritualité franciscaine. Et puis pourquoi pas (re)partir en pèlerinage ensuite ?

Marie GRÉGOIRE

*Branche du scoutisme belge féminin pour les 8-11 ans.

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