Alors qu’il s’apprête à démarrer une année dans l’école d’évangélisation CapMissio* à Montpellier, Vivien Bianchi, 23 ans, revient sur sa découverte de François d’Assise.
Quand j’étais enfant, je n’étais pas très engagé dans l’Église. Je souhaitais m’accomplir et pour moi, cela passait par le foot. C’était toute ma vie ! À 13 ans, j’ai quitté mon domicile familial pour intégrer le Pôle espoirs football de Nancy avec le rêve de devenir professionnel. Mais je n’ai pas atteint cet objectif. Côté spiritualité, au lycée j’allais à la messe avec mes parents le dimanche mais je ne parlais pas de ma foi. En septembre 2018, j’ai commencé un nouveau travail chez Décathlon à Besançon. La colline des Buis, avec son magnifique panorama sur la ville, est le premier lieu où je suis allé et je ne savais pas qu’il y avait des franciscains ! Peu de temps après, j’ai toqué à la porte de l’aumônerie étudiante et j’y ai rencontré le frère Nicolas. J’ai alors suivi son parcours de carême “La retraite dans la vie” que j’ai trouvé très riche !
LE CONFINEMENT, UN TEMPS DE GRÂCE
L’année suivante, j’ai continué à cheminer. Le premier confinement a été un temps de grâce pour moi : j’ai pu me poser, arrêter d’être dans le culte du monde où j’étais habituellement. Et puis, le jour de Pâques, j’ai fait une rencontre saisissante de l’amour de Jésus qui me disait que j’étais pardonné, peu importe qui j’étais. En fait, Il m’aime pour ce que je suis, avec mes faiblesses et mes pauvretés. Par sa grâce j’étais sauvé. Cela m’a retourné, mes amis ont vu que quelque chose avait changé en moi. Frère Nicolas m’a alors proposé d’aller à l’ermitage de la Cordelle, à Vézelay, avec un petit groupe de jeunes. J’ai accepté et c’est comme ça que j’ai vraiment commencé à côtoyer les franciscains.
LA CONVERSION DE FRANÇOIS
Aujourd’hui, j’aime aller chez les frères parce que j’y trouve beaucoup de simplicité. Avec une dizaine de jeunes et le frère Nicolas, nous avons formé un groupe “franciscain” à Besançon. On se retrouve une fois par mois et il y a une vraie union spirituelle qui me nourrit beaucoup. On se rend également deux fois par an en retraite chez les clarisses de Poligny. C’est un lieu de paix, la joie des sœurs est contagieuse et leurs partages sont très profonds. J’ai aussi découvert le livre Saint François d’Assise : Le retour à l’Évangile d’Éloi Leclerc. Ce qui me marque chez François, c’est sa conversion : il avait de grandes ambitions et je me retrouve d’ailleurs un peu là-dedans car j’avais aussi envie de grands rêves, notamment dans le foot. Or il a été complètement saisi par le Christ, à tel point qu’il a su répondre à cet appel à vivre comme lui, dans la pauvreté, et à revenir à une simplicité qui n’existait plus dans l’Église de son époque. Je suis frappé par cette confiance en Dieu pour s’abandonner à Lui et témoigner de l’Évangile sans peur.
SIMPLICITÉ ET ESPRIT D’ÉQUIPE
Je crois qu’aujourd’hui notre Église a besoin de retrouver cette simplicité. On le voit avec notre pape actuel qui essaie de revenir à des choses simples. Pendant le confinement, je suivais tous les jours la messe du pape en direct : quand il prêchait, j’entendais vraiment des mots très simples dans sa bouche et je retrouvais cette simplicité que l’on voit chez saint François. Il faut aussi que les jeunes prennent davantage leur place dans l’Église. Après ma rencontre personnelle avec Jésus, ce qui me tient particulièrement à cœur c’est de rechercher l’unité, de se retrouver ensemble avec des jeunes pour suivre le Christ, témoigner et vivre de notre foi. Sur le terrain de foot, il y a un esprit d’équipe, de don. En Église, c’est pareil ! Je crois que l’Église n’est pas vieille ou vieillissante car elle est le Corps du Christ. Elle est donc jeune et vivante, elle est éternelle.
Vivien BIANCHI
*École d’évangélisation diocésaine centrée sur la vie communautaire, la prière, la formation et la mission.