Fr. Jean-Louis, au service des plus démunis

Ma façon d’être franciscain, c’est de servir.

Depuis en 1978, l’association belge Poverello dispense auprès des sans-abris nourriture chaude, vêtements, lits, soins médicaux, assistance administrative, etc. Elle s’appuie sur une quinzaine d’antennes réparties entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, mais également sur un réseau important de bénévoles dont a fait partie Fr. Jean-Louis de Pourbaix pendant près de 4 ans, avant de quitter la fraternité du Chant d’Oiseau (Bruxelles) pour intégrer celle d’Avignon en septembre dernier.

« C’est tout une histoire franciscaine d’une certaine manière » raconte d’emblée Fr. Jean-Louis à propos de la naissance de cette association qui a pris pour nom le qualificatif donné à saint François d’Assise. Son berceau est le quartier populaire des Marolles, lieu qui par sa grande pauvreté a profondément marqué le fondateur de Poverello, Jan Vermeire, il y a une quarantaine d’année.

D’UN ENGAGEMENT À UN AUTRE

En 2003, Fr. Jean-Louis se souvient être arrivé dans la fraternité de Bruxelles pour une année sabbatique. « J’ai alors rencontré Fr. Vincenzo Brocanelli, pionnier de la Fraternité internationale du Chant d’Oiseau (Notre-Dame des Nations). Depuis quelques années, il se rendait au Poverello toutes les semaines avec trois ou quatre frères. À mon arrivée, il m’a proposé de l’accompagner. L’année suivante, en 2004, je suis parti à Haïti sur proposition du Ministre général et c’est en revenant à Bruxelles que j’y suis retourné, en 2018. »
Dans cette association qui accueille des personnes qui n’ont pas les moyens de s’offrir un repas normal, il recevait avec les autres bénévoles « entre 120 et 150 personnes chaque jour dans notre antenne de Bruxelles, même le week-end ! Ils achètent des tickets : 1€ pour un repas, 20 centimes pour une boisson ou pour une soupe. Mais depuis le Covid, tout le restaurant s’est arrêté » déplore Fr. Jean-Louis.

S’ADAPTER FACE À LA PANDÉMIE

Dans son antenne, un ancien couvent occupé par des capucins flamands il y a encore une quarantaine d’années, trois maisons dépendent désormais de l’association. Car, loin de se limiter à la distribution de repas, entre 35 et 40 adultes sont logés et partagent des chambres en dortoirs. Fr. Jean-Louis s’y rendait chaque jeudi pour la journée. « Mon travail là-bas était assez simple. Avant le Covid, je ne faisais que distribuer les repas et nettoyer les salles. Mais ensuite, on m’a demandé de venir plus tôt : j’épluchais les légumes, je faisais beaucoup de vaisselle – de 11h à 14h pratiquement – je préparais les soupers pour ces maisons-là, etc. »
S’il a donc dû s’adapter pour faire face aux bouleversements causés par la pandémie, aujourd’hui tout n’est pas encore revenu à la normale. « Il n’y a plus d’accueil pour les gens de l’extérieur depuis deux ans. Et beaucoup d’anciens bénévoles ne sont pas revenus car ils étaient trop âgés ou sont tombés malades. Cela pose un problème d’organisation car certains bénévoles sont là depuis presque 30 ans ! »

DE LA BURE À L’UNIFORME INFIRMIER

Quand on lui demande comment il vit sa vocation franciscaine au cœur de cette mission auprès des plus démunis, il témoigne avec simplicité : « Je suis un homme plutôt structuré autour du service. Ma façon d’être franciscain, c’est de servir. Donc je suis à l’aise pour rendre un service, si je sais faire ! »
Et il sait en faire des choses ! Car tous les mardis matin, Fr. Jean-Louis se rendait aussi à l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance). « J’accueillais les mamans avec leur bébé, je discutais aussi avec le médecin pédiatre sur la santé des enfants, l’allaitement, la croissance, les vaccins, etc. Les situations familiales m’interpellent toujours. Alors ça me permet de prier, d’avancer dans la foi aussi. » Car la bure n’est pas le seul « uniforme » que porte Fr. Jean-Louis : « je suis infirmier et sage-femme entre autres, c’est le plus beau métier du monde ! » Et de confier dans un rire : « je suis d’ailleurs probablement la seule sage-femme de l’Ordre, c’est un peu original ! »

Henri DE MAUDUIT

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