La Cordelle : franciscains et architectes en chantier

Il y a une véritable recherche d’harmonie dans l’ensemble.

Depuis presque un an maintenant, c’est un nouveau tandem d’architectes qui accompagne les franciscains et l’association des Amis de La Cordelle pour la réalisation des travaux. Retour sur cette précieuse collaboration avec le témoignage du duo d’architectes, sans qui le chantier de La Cordelle ne serait tout simplement pas possible.

Fin mars 2024, les architectes de l’ATAU (L’Atelier d’architecture et d’urbanisme), ayant réalisé les plans architecturaux du projet de rénovation de La Cordelle, passaient la main à Matthieu Bisbrouck pour l’exécution des travaux. Cet architecte DPLG, du cabinet Qbis Architecture, est accompagné d’Antoine Leriche, Architecte du Patrimoine en charge des travaux de restauration du patrimoine bâti de La Cordelle, classé “monument historique” (chapelle et crypte du XIIe et ancienne église du XVIIe siècle).

RECHERCHE D’HARMONIE ET DE TRANSMISSION

Matthieu se souvient de sa rencontre avec les frères au moment de candidater pour la Maîtrise d’œuvre de réalisation du projet. “Je connaissais déjà un peu la communauté et j’avais entendu parler du projet dès sa phase de conception.” Au-delà de son expertise, Matthieu a un avantage de poids : “J’ai été auditionné puis retenu, notamment parce que j’habite à proximité : j’avais d’ailleurs chronométré mon trajet à pied, je suis arrivé en 12 minutes à La Cordelle ! Ensuite, les frères m’ont accompagné pour m’aider à comprendre le mieux possible ce projet et me l’approprier. Ce qui m’a rapidement séduit, c’est leur volonté de conjuguer le neuf et l’ancien, en cherchant à être le plus discret possible. Il y a une véritable recherche d’harmonie dans l’ensemble. Je pense que, dans quelques années, on pourra penser que les nouveaux bâtiments ont toujours été là !”
“Ce lieu me passionne !”, confie à son tour, avec enthousiasme, Antoine. En tant qu’Architecte du Patrimoine, animé par un désir de transmission, il explique : “Je collecte des éléments pour essayer de rassembler un maximum d’archives sur La Cordelle, notamment l’ancien cloître de la chapelle. C’est indispensable pour étudier les bâtiments patrimoniaux et cela servira aussi pour les suivants.” Une passion qui se vit aussi sur le terrain, comme lors du chantier bénévole de reconstruction de murs en pierre sèche de l’été dernier, auquel Antoine a participé. “Ce genre d’initiative permet une transmission et de faire perdurer des savoir-faire auprès d’une autre génération”, se réjouit-il.

ACCUEILLIR L’EXPERTISE

Depuis le début de cette collaboration, cette nouvelle maîtrise d’œuvre se réunit chaque vendredi matin à La Cordelle pour assurer le suivi régulier des travaux, en lien avec les frères qui prennent alors leur casquette de “Maîtres d’ouvrage”. C’est elle qui exécute et coordonne le chantier, et qui permet le lien avec les entrepreneurs. Après la signature des contrats par les entreprises le 17 janvier dernier à Vézelay, les travaux sont désormais bel et bien lancés en ce début d’année 2025. “Les frères sont de vrais partenaires, raconte Antoine. Nous travaillons en va-et-vient, ils nous posent des questions, plongent avec nous dans les détails…” Matthieu ajoute quant à lui : “Je n’ai pas le sentiment d’avoir travaillé différemment avec d’autres Maîtres d’ouvrage. Ce ne sont pas des documents faciles à lire, il y a besoin d’une expertise. Mon travail est de les accompagner là-dessus, d’expliquer, de rassurer… Mais en même temps, ils sont aussi profanes que connaisseurs parce qu’ils connaissent ce site par cœur.”
De son côté, Fr. Éric, gardien de l’ermitage, se réjouit : “Nous sommes vraiment entourés par toute une équipe de professionnels. Cela nous bouscule à bien des niveaux, mais en même temps, on se rend compte qu’il y a toute une vie autour de La Cordelle et il nous faut articuler accueil et ermitage. Tout ce que l’on vit, les multiples contacts avec les entreprises, les professionnels, les donateurs, etc. C’est du relationnel et de l’accueil. C’est ce qui anime notre projet de rénovation et nous le vivons dès maintenant.”

Henri DE MAUDUIT

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