Le saviez-vous ? Le “chapelet” des franciscains compte deux dizaines de plus que le chapelet classique. Fr. Yannick nous propose un retour sur l’origine de cette particularité typiquement franciscaine…
Couronne, chapelet, rosaire… Ces trois termes ont finalement le même sens : orner le front de la Vierge Marie d’une couronne de prières, comme une couronne de roses. Mais si le rosaire aide le priant à méditer sur les différents mystères du Christ, la couronne franciscaine préfère commémorer les joies de Marie (ses “allégresses”) et, fidèle à la tradition franciscaine de la louange, contempler les mystères joyeux de la Vierge.
HISTOIRE D’UNE DÉVOTION
Mais d’où vient cette pratique et sur quels passages de l’Évangile s’estelle fixée ? Sur l’origine de cette dévotion, voilà ce que nous rapporte l’historien franciscain Fr. Luc Wadding (1588-1657) dans ses annales : “Vers 1422, un jeune homme, prénommé Jacques (James en anglais) dévoué à la Sainte Vierge, avait coutume d’orner tous les jours la statue de Marie d’une couronne de fleurs. Une fois le jeune homme devenu frère mineur au sein de l’ordre franciscain, l’observance des voeux de pauvreté et d’obéissance ne lui permet plus de continuer cette pratique. Le jeune homme envisage alors de quitter le noviciat afin de poursuivre sa dévotion, mais la Vierge Marie lui apparaît et lui conseille plutôt de tresser tous les jours une couronne de pieuses prières qu’il pourra toujours réciter. Il entreprit alors de réciter, chaque jour, un Notre Père et sept dizaines de chapelets en l’honneur des sept allégresses de Marie : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, l’Adoration des mages, le Recouvrement de Jésus au Temple, la Résurrection et l’Assomption.”
Cette dévotion vient redire également l’attachement tout particulier de saint François à la Vierge Marie, patronne de notre Ordre.
MODE D’EMPLOI
Aujourd’hui, les franciscains ont gardé cette coutume et l’ont enseignée à de nombreux chrétiens. Voici comment la couronne se prie :
- 1re allégresse (Lc 1, 28-38). L’Annonce faite à Marie : joie de Marie d’enfanter Jésus, le Fils du Très Haut.
- 2e allégresse (Lc 1, 39-49). Joie de Marie de visiter sa cousine Élisabeth, elle-même enceinte de Jean, le dernier grand prophète du Messie de Dieu.
- 3e allégresse (Mt 2, 1-12). La Nativité : joie de Marie de mettre au monde et dans le monde Jésus, Christ et Sauveur.
- 4e allégresse (Lc 2, 1-12). L’Adoration des mages : joie de Marie d’adorer avec les Mages ce Fils de Dieu, et de retenir toutes ces choses en son cœur.
- 5e allégresse (Lc 2, 41-52). Le Recouvrement de Jésus au Temple : joie de Marie et de Joseph de retrouver au temple, leur fils qui est aussi le Fils du Père.
- 6e allégresse (Lc 24,1-9 ; Jn 20, 1-15). La Résurrection de Jésus : joie de Marie de communier à la joie de tous les siens qui “ont vu le Seigneur” sortir vivant de la mort par sa Résurrection.
- 7e allégresse (Cf. Jn 17, 2-24). L’Assomption de Marie : joie de Marie de partager avec son Fils ressuscité la vie nouvelle, la gloire des élus.
À l’instar du chapelet, chaque méditation se déroule ainsi : un Notre Père, dix Je vous salue Marie et un Gloire à Dieu. Après ces sept méditations, il est d’usage de prier deux Je vous salue Marie en sus des sept dizaines, en l’honneur de la Vierge Marie qui aurait vécu, selon une tradition, sur la terre jusqu’à l’âge de 72 ans. Enfin un Je vous salue Marie et un Notre Père sont récités aux intentions du pape. A vous maintenant de découvrir les joies de cette méditation ! Bonne prière !