Retour sur les JMJ : « Para todos, todos, todos »

En JMJ, la bure dit bien quelque chose d’une simplicité que nous avons choisie de vivre ensemble.

Fr. Théo, Vianney et Thibaud sont rentrés de Lisbonne ! Pour En frères ils reviennent sur ce grand temps fort de l’été

« Apprendre à être cette Église qui accueille »

« Il y a de la place pour tout le monde dans l’Église. Et s’il vous plaît, quand il n’y en a pas, faisons-en sorte qu’il y en ait, même pour ceux qui se trompent, pour ceux qui tombent, pour ceux qui peinent… para todos, todos, todos » (« pour tous, tous, tous »). C’est par ces mots que le Pape François a accueilli les 1,5 millions de jeunes pour les JMJ de Lisbonne.
C’est peut-être l’expérience que nous vivons quand nous partons aux JMJ. Apprendre à être cette Église qui accueille. Et cela passe par la découverte d’autres cultures, d’autres manières de vivre sa foi, la rencontre de celui qui est différent, qui pense différemment et qui nous enrichit de sa présence. Avec frère Théo et les 180 jeunes du diocèse de Besançon, nous avons d’abord fait une étape à Aveiro, ville portuaire du Portugal, spécialiste du bacalhau, aussi appelé « morue » en France. Les Portugais, à l’époque, partaient pendant près de 6 mois les pêcher aux larges du Canada. C’en est devenu l’emblème du pays.
Sur place, nous avons été accueillis dans des familles portugaises. Elles ont tout fait pour que nous nous sentions comme à la maison. Et, pour la plupart, nous étions considérés comme leurs enfants. Ce fut une expérience inoubliable et un bel exemple d’hospitalité malgré la frontière de la langue.
Puis nous sommes partis faire une étape indispensable auprès de la Vierge Marie de Fatima avant de rejoindre les grands rassemblements à Lisbonne.
Alors évidemment, aux JMJ, il y a du monde et du bruit. On apprend la patience et à gérer quelques frustrations. Mais, au final, ce qui reste c’est la joie de rencontrer d’autres jeunes qui veulent vivre et témoigner de leur foi en Jésus Christ là où ils sont. Et ça c’est beau !

Vianney BERLIZOT, postulant

Vianney rassemblement drapeaux JMJ
Vianney à table avec une famille portugaise
© Photo de…

« Ça gonfle l’espérance »

Au Portugal, j’ai particulièrement été touché par la rencontre et l’expérience de fraternité. En premier lieu la générosité des familles d’accueil qui ont élargi l’espace de leur maison pour recevoir des inconnus. Une jeune portugaise me disait « nous voulions que vous vous sentiez comme chez vous ». La barrière de la langue ne nous a pas empêché d’échanger sur nos quotidiens et nos habitudes respectives. Le langage du cœur s’accommode de quelques gestes et d’un dialecte bricolé de portugais, d’italien et d’espagnol.
J’ai aussi eu beaucoup de joie de faire mieux connaissance avec le diocèse de Besançon dont la diversité des formes de vie était bien représentée : étudiants, jeunes-pros, sœurs de la charité, diacre, séminaristes, prêtres et nous franciscains.
Les jeunes JMJistes ne sont pas si conservateurs que le disent les médias. Ils se questionnent sur le sens des dogmes et la façon dont ils peuvent vivre l’Évangile dans leur quotidien avec les enjeux d’aujourd’hui. Ils cherchent à être vrais. Ça gonfle l’espérance.
J’ai été témoin d’une magnifique bienveillance de leur part chaque jour à l’égard de ceux qui étaient en difficulté à cause du bruit, de la foule et de la fatigue.
Enfin, j’ai été marqué par la spontanéité des rencontres, comme on peut les vivre sur le chemin de Compostelle. Et davantage encore en famille franciscaine. Lorsque deux frères se reconnaissent à la bure et à la corde – mineurs, capucins, conventuels – ils se prennent dans les bras, se demandent leur nom, d’où ils viennent, ce qu’ils vivent. J’ai rencontré des frères de Suède, du Bronx, d’Amérique latine… En JMJ, la bure dit bien quelque chose d’une simplicité que nous avons choisie de vivre ensemble.

Fr. Théo DESFOURS, OFM

Fr. Théo et Vianney avec des religieuses aux JMJ
Fr. Théo témoigne dans une église devant des jeunes

« Le banquet de l’amitié » !

J’avais très envie de participer aux JMJ mais de manière différente et, après bien des hésitations, j’ai décidé de rejoindre l’association Fratello qui promeut les Journées mondiales des pauvres. Concrètement nous étions une cinquantaine de jeunes dont certains en précarité, isolés, anciens prisonniers ou porteurs de handicaps physiques ou mentaux à prendre la route des JMJ. Nous étions répartis en petite fraternité de 6-7 personnes. L’objectif était de vivre l’évènement ensemble, entre frères et sœurs, et pas dans une logique accompagnés/accompagnants.
J’ai été marqué par le fait de vouloir mettre les plus pauvres au cœur de notre Église, sans qu’ils se sentent à part ou différents. On a tout vécu et partagé ensemble : des files d’attente aux veillées de prière ! Je pense en particulier au « banquet de l’amitié » organisé par l’association en partenariat avec la Conférence des Evêques de France. Nous étions plus de 200 personnes de tous les horizons sociaux et géographiques, dans une belle ambiance de ginguette avec de la musique, servis par les évêques en tabliers ! Ce fut un moment très joyeux permettant de vraies rencontres allant au-delà de nos différences.
La soirée s’est poursuivie par une veillée de la Miséricorde avec des témoignages forts. Sandrine, originaire du Burkina Faso et en fauteuil roulant, nous a partagé à quel point la miséricorde de Dieu l’avait relevée après le décès de son père. Ce fut l’un de mes coups de cœur de ces JMJ et la Providence a fait que nous nous sommes découverts voisins de quartier ! On s’est promis qu’on allait se revoir.  La soirée se poursuivait par l’adoration eucharistique, les confessions, la prière des frères. Certains jeunes se confessaient pour la première fois, c’était puissant !

Thibaud LÉPISSIER, chargé de projet pour la rénovation de La Cordelle

JMJ rassemblement pour la veillée à Lisbonne
JMJ groupe jeunes Fratello

Contact