En mars 2024, nos frères aînés du couvent du Chant-d’oiseau, à Bruxelles, accueillaient une quinzaine de jeunes pour un week-end avec François d’Assise. Parmi les participants, Glwadys, 23 ans, qui découvrait pour la première fois les frères mineurs.
Je suis originaire de Poitiers. Si j’ai été baptisée étant petite, je n’ai pas été élevée dans une famille catholique pratiquante. En grandissant, j’ai exploré ma foi à travers des groupes de prières et le catéchisme à l’école. Un jour, j’étais au primaire, j’ai demandé à devenir enfant de chœur. Là, j’ai vraiment engagé un parcours de foi et j’ai pu commencer à comprendre le sens de la messe, son déroulé, les symboles liturgiques et ce qu’il se vit. Plus tard, après ma profession de foi et ma confirmation, j’ai commencé à fréquenter les franciscains conventuels de Cholet dans le cadre de l’aumônerie de mon lycée. Grandissant, j’ai dû arrêter d’être enfant de chœur. J’ai démarré des études à Poitiers pour devenir professeur de physique-chimie et je me suis ensuite engagée en parallèle dans l’aumônerie étudiante, en tant qu’animatrice dans une école de prière. J’ai beaucoup aimé témoigner de ma foi, de la façon dont je la vivais et surtout, pouvoir aider les enfants à vivre leur propre foi par la prière et la lecture des Évangiles. En septembre 2023, après trois années en tant que professeur, j’ai intégré une classe préparatoire pour le concours de l’École des officiers de la Gendarmerie nationale, à Paris.
COMME CHEZ MOI
Début mars, j’ai participé au WEFA (Week-end avec François d’Assise) à Bruxelles. Aujourd’hui, je reste marquée par l’aspect communautaire des frères, en toutes choses : entre eux, dans le fait de prendre du temps pour demander des nouvelles des uns et des autres par exemple, mais aussi tout simplement pour se partager des anecdotes du quotidien. Et en même temps, ils faisaient communauté avec nous ! Ils nous ouvraient complètement leur monde, leurs discussions, etc. Ils étaient disponibles à toutes nos questions et réflexions. C’est ce qui m’a le plus apporté car je me suis vraiment sentie accueillie, presque comme chez moi ! Plusieurs moments m’ont marquée aussi. D’abord, les temps de prière où j’ai apprécié le beau dans la simplicité. J’ai aussi beaucoup aimé les topos des frères, très parlants. C’est comme si les intervenants répondaient à certaines questions que je me posais, j’ai vraiment senti que cela pouvait me faire avancer dans ma foi. Je retiens en particulier les “heures étoilées” de Fr. Sébastien lors de son témoignage de vie. Et puis globalement, j’ai trouvé que les frères étaient très ancrés dans le monde, qu’ils en comprennent les enjeux et évolutions. On sent qu’ils cherchent à donner des réponses concrètes aux jeunes qui viennent les voir.
UNE EXPÉRIENCE IMPRÉVUE
Au cœur du week-end, j’ai pu vivre une petite expérience impromptue. Samedi, après le repas, alors que je me trouvais dans la cuisine, j’entends Fr. Dominique-Marie dire : “Je prépare le chariot pour aller donner des repas aux pauvres.” Je me propose alors pour l’accompagner, tout en me disant qu’il me répondra “non” puisque nous avions une rencontre prévue avec les frères et le groupe juste après. Mais Fr. Théo, qui était à côté, me dit : “C’est une expérience à vivre, il faut que tu le fasses.” Et je suis partie. Je n’ai même pas eu le temps de prendre mon manteau ou mon portable, il fallait y aller ! Je trouve que cette spontanéité est belle à vivre. Après un trajet en voiture, nous sommes donc arrivés devant une maison. À la porte d’entrée, une famille nous attendait et nous avons déchargé le coffre pour donner des repas. Cela n’a duré que quelques minutes, mais j’ai été marquée par le fait que ce ne sont pas les personnes qui sont venues à nous, c’est nous qui sommes allés chez elles.
APPRÉCIER CE QUI EST DONNÉ
Dans mon chemin de foi, je cherche à rencontrer Jésus par les autres et c’est ce qui m’a motivée pour aller à ce week-end. Les temps de récréation et les repas étaient des moments propices pour parler avec les autres jeunes et rencontrer les frères. Ce que j’ai perçu dans les réponses que me donnaient les frères, c’est que dans la relation qu’ils nouent avec leur prochain, ils ont une capacité d’écoute et de compréhension impressionnante. Ils savent être à la fois en relation entre eux, avec les jeunes, le monde, mais aussi la Création. J’ai senti que c’était au cœur de leur charisme d’apprécier ce qui est donné. Et si je ne devais retenir qu’une chose du week-end, c’est que tout est donné. Les frères l’ont bien compris et le mettent à profit pour le redistribuer aux autres. Ils sont comme un ascenseur : ils recueillent ce qui leur est donné pour le rendre à leur tour !
Propos recueillis par Henri DE MAUDUIT