Jeunes avec François

Bérénice Pacaud

“Rayonner, c’est une belle façon d’évangéliser”
Bérénice Pacaud portrait
Dieu ne nous rassure pas avec des repères terrestres mais tout simplement par son amour.
Bérénice Pacaud et Fr Eric Moisdon

Bérénice a rencontré les franciscains à Brive, c’était il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui greffière d’instruction, la jeune femme retrouve les frères dans la capitale. Des semaines des familles aux camps franciscains jusqu’au Poulailler de la rue Marie Rose, elle nous partage son chemin de foi et sa (re)découverte du charisme franciscain.

Grâce à ma famille, j’ai reçu une éducation catholique. J’allais à la messe tous les dimanches mais ça ne me touchait pas personnellement, c’était plus une habitude. À travers le scoutisme en revanche, je vivais certaines valeurs et je sentais que c’était une vraie force. Puis je suis partie faire des études de droit à Bordeaux et j’ai décroché à ce moment-là, n’ayant pas repéré de paroisse dans laquelle je me retrouvais.

RENCONTRER DANS LA DIVERSITÉ

À mon arrivée à Paris, en 2021, un ami m’a parlé de l’afterwork des franciscains, le Poulailler, et des messes proposées au couvent le dimanche soir. J’y suis allée un peu par hasard et j’ai été touchée par la simplicité et la profondeur des gens rencontrés. Nous avions tous des vies très différentes et je trouvais ça fort de réussir à nous rejoindre autour de notre foi.
Puis j’ai fait le WEFA (Week-end avec François d’Assise) en mai à La Cordelle. J’ai surtout été marquée par les moments de silence et de réflexion personnelle, mais également par la richesse des temps de partages : chacun osait dire ce qu’il avait au plus profond de lui-même, dans la confiance vis-à-vis des autres. Malgré la diversité des personnes présentes, tout le monde pouvait se sentir à sa place. Ce week-end m’a aussi permis de me dire que je me sentais assez proche des franciscains, que je fréquentais auparavant avec ma famille à Brive mais de façon passive.

LA FORCE DE LA PAROLE

Auparavant, je ne vivais pas ma foi à travers la Parole de Dieu mais plus à travers les valeurs de l’Église. Je me suis rendu compte, surtout cette année, à quel point la Parole est un trésor. Pendant le WEFA, on a réfléchi sur l’Évangile du dimanche et j’ai été marquée par cet extrait : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne” (Jn 14, 27). Dieu ne nous rassure pas avec des repères terrestres, des repères matériels d’abondance, mais tout simplement par son amour. Il nous invite à lui faire totalement confiance, à nous abandonner à lui. Je trouve ça rassurant, cela apporte une autre perspective quand on doit traverser des épreuves : se dire qu’Il est là, Il nous accompagne et nous aime. Et que ce que l’on peut vivre sur terre, Il le porte et le vit avec nous.
Aujourd’hui, j’essaie de vivre tout cela et de rayonner de l’amour de Dieu, spécialement en dehors de la sphère catholique, auprès de mes collègues ou amis qui ne sont pas croyants. Rayonner, c’est une belle façon d’évangéliser, en montrant que la foi et ces valeurs-là rendent heureux. Même si ce n’est pas simple !

CHANGER DE REGARD

Lors du WEFA, nous avons aussi questionné notre rapport à la nature. J’ai trouvé très intéressant de faire ce lien car je ne voyais pas forcément ma foi à travers ce prisme. Ce qui me touche chez saint François, c’est sa capacité à voir l’amour de Dieu dans chaque petit être vivant. C’est une question qui me parle de plus en plus, compte tenu de la crise écologique.
Je crois que cela ferait du bien au monde d’arriver à voir la beauté de la nature. Nous avons regardé un documentaire sur le photographe Vincent Munier pendant le week-end. Il reprenait cette citation que je retiens aujourd’hui : “Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles mais uniquement par manque d’émerveillement.”

Bérénice PACAUD

Contact