Jeunes avec François

Baptiste Surun

“Les frères passent naturellement de la prière au repas !”
François ne cherche pas à faire de grandes choses mais simplement à rester disponible.
Baptiste Surun week-end Besançon

Après des études en agronomie à Angers et un temps de réflexion vocationnelle, Baptiste Surun, 27 ans, travaille aujourd’hui en tant que jardinier à Annecy. En 2020, il a participé à la Route d’Assise et, cette année, à un weekend chez les clarisses ainsi qu’au WEFA à Besançon au mois de mars. Que retire-t-il de ces expériences et de cette proximité avec la spiritualité franciscaine ?

J’ai grandi dans une famille originaire du sud-ouest. Avec mes deux frères, nous avons reçu la foi de parents catholiques pratiquants. J’aimais le dessin et la nature. Très rapidement, j’ai donc su que je voulais être paysagiste. J’ai trouvé un poste en conduite de chantier à Annecy après une école d’agronomie à Angers. Au bout de 9 mois, j’ai perdu mon travail et j’ai commencé à cheminer sur la question de la vocation. Après une année de propédeutique à Paray-le-Monial, je suis rentré à Annecy en septembre 2021 où j’ai commencé à travailler en tant que jardinier.

UNE SIMPLICITÉ QUI MARQUE

Un jour, une amie m’a proposé de participer à la Route d’Assise. C’est comme ça que j’ai rencontré les franciscains. J’ai aimé la manière dont c’était organisé, très simple : beaucoup de marche et peu de voiture, des nuits en bivouac, etc. Lors de ce pèlerinage, j’ai aussi été très impressionné par l’église de la Portioncule, à travers la beauté et la simplicité de la petite chapelle. Ce lieu est marqué de la présence de François !
Plus récemment, j’ai découvert la communauté des frères à Besançon et j’ai été touché par leur joie fraternelle et la simplicité du lieu. Je me souviens, par exemple, du petit oratoire qui est juste à côté de la salle à manger. Alors que j’étais plutôt habitué, dans les monastères que je connaissais, à des choses plus distantes, à de grands couloirs, j’ai été étonné de voir cette proximité et comment les frères passent naturellement de la prière au repas.

ACCUEILLIR LA CRÉATION

Au mois de mars, j’ai participé au WEFA à Besançon. Avec les autres jeunes, nous avons rejoint une communauté chrétienne pour parler d’écologie. J’ai trouvé super d’effectuer ce travail en commun, de réfléchir ensemble à construire le monde d’aujourd’hui sur des problématiques très concrètes et tout cela avec un apport spirituel.
Un jour, j’ai été étonné de la remarque d’un frère qui m’a dit : “On aime le soleil mais on met de la crème solaire, on aime la terre mais on met des chaussures, on aime la pluie mais on prend un parapluie…” Ça m’avait beaucoup parlé : ne pas se contenter d’aimer la Création parce qu’elle nous fait du bien mais parce qu’elle fait partie de la vie. Il peut y avoir une vraie joie, quand il pleut par exemple, de ne pas mettre ma capuche. Plutôt que de râler en se protégeant contre les éléments, accueillir même si c’est un peu dérangeant… et que je suis trempé !

AVEC FRANÇOIS AUJOURD’HUI

S’il y a un épisode de la vie de François qui m’a marqué, c’est celui de sa rencontre avec le pauvre chevalier, tel qu’expliqué par Éloi Leclerc dans son livre Le retour l’Évangile : tandis qu’il est richement vêtu, il échange ses vêtements avec un chevalier alors que lui-même rêvait d’en devenir un. Il voit son idéal en face de lui et pourtant, il donne ses beaux habits !
À travers cette rencontre, c’est la miséricorde dont il a su faire preuve qui me marque. Tout comme cette phrase tirée du Testament de François : “Nous étions des gens simples et nous nous mettions à la disposition de tout le monde.” Il ne cherche pas à faire de grandes choses mais simplement à rester disponible. C’est d’ailleurs ce qu’incarne le pape François : il a ce rapport humain très simple, proche des gens alors qu’il a une visibilité mondiale et rencontre de nombreuses personnalités. Il va chercher ses lunettes chez l’opticien, comme tout le monde ! Je trouve qu’il y a quelque chose de prophétique là-dedans. Il ne joue pas de rôle, il fait simplement ce qu’il a à faire.

Baptiste SURUN

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