Dimanche 22 septembre, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’église Saint-François d’Assise, à Roubaix, ouvrait ses portes aux visiteurs. Après le départ des frères dans les années 70, comment ce lieu porte-t-il encore une fécondité franciscaine ?
Enclavée en plein cœur du quartier populaire du “cul-de-four”, à Roubaix, l’église Saint-François d’Assise dresse son petit clocher au milieu des maisons en briques peintes. En ce dimanche matin, je suis accueilli dans l’église par Thomas, jeune bénévole, qui me propose une visite guidée. Étape après étape, des pancartes et des supports vidéo invitent à se plonger dans l’histoire de ce lieu et de son patrimoine qui relate une présence franciscaine.
DE L’ATTACHEMENT DES PAROISSIENS
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, en plein essor industriel, les frères Récollets de Flandre arrivent dans “la ville aux mille cheminées” pour répondre aux besoins créés par l’arrivée d’ouvriers belges. La première brique du couvent et de l’église sera posée en 1857. Passés les aléas de l’histoire qui vont interrompre à plusieurs reprises leur présence, les franciscains demeureront sur place jusqu’en 1973, année de fermeture du couvent.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter l’attachement des paroissiens pour ce lieu. En 1903, ils avaient déjà racheté les murs à la Mairie après l’expulsion des congrégations religieuses de France. Depuis 2020, l’association Les amis de saint François à Roubaix, qui compte une trentaine d’adhérents, anime et cherche à faire connaître ce lieu qui se dégrade.
AUX AMIS DE SAINT FRANÇOIS
Du parvis, qui tire son nom du frère Piat, figure franciscaine qui a marqué la ville par son engagement social, jusqu’aux “conformités” sculptées sur les confessionnaux, en passant par les grands retables en bois polychromes, peuplés de saints de la Famille franciscaine et classés au titre des Monuments historiques, les clins d’œil franciscains sont nombreux.
Mais au-delà de ces trésors, il y a aussi toute une vie qui constitue la vraie richesse de ce quartier populaire. Éric Cretel, roubaisien et président de l’association, raconte : “Le quartier, avec ce lieu de culte mais aussi trois mosquées et une pagode, montre que les religions peuvent se côtoyer et s’accepter dans le respect de chacun. Depuis 40 ans, ce clocher continue à vivre de l’œuvre de saint François par le partage, l’écoute de tous, le faire ensemble, la fraternité. Profitons des œuvres classées “monuments historiques” pour faire redécouvrir cette richesse aux hommes.”
Tout au long de l’année, avec une équipe de bénévoles, Éric continue d’œuvrer pour sauvegarder et valoriser cette église. Entre rencontres avec le diocèse et la municipalité, les idées ne manquent pas. Cela va du pin’s “L’église Saint-François Roubaix – Sauvez-moi” à la réalisation d’une plaquette de mécénat. “Il pourrait même y avoir des visites guidées un jour…”, imagine-t-il.
Henri DE MAUDUIT
Soutenir le projet
Le diocèse de Lille propose une collecte de dons pour préserver les retables de l’église Saint-François d’Assise à Roubaix. Vous pouvez y participer par chèque à l’ordre de l’Association Diocésaine de Lille (indiquer au dos : Saint-François-d’Assise à Roubaix) ou en ligne sur www.donnons-lille.catholique.fr/projets-chantiers
Don déductible à hauteur de 66 % du montant, dans la limite de 20 % de votre revenu net imposable.
Pour plus d’informations, contacter Éric Cretel :
