À l’occasion d’un séjour en France, Francisco, jeune architecte chilien, est venu participer au chantier bénévole d’août dernier à La Cordelle. Il nous partage son expérience*.
Récemment, j’ai dit oui à de nombreuses choses dans ma vie : relever de nouveaux défis, sortir de ma zone de confort, m’exposer, apprendre une nouvelle langue (le français) et même participer à un chantier de rénovation d’un mur en pierre sèche au sein d’une communauté de frères franciscains à Vézelay, sans presque connaître personne. L’idée de passer une semaine dans un “monastère” m’attirait.
Vézelay est sans aucun doute un endroit exceptionnel. Lorsque vous vous en approchez, vous apercevez une colline, enveloppée d’une grande forêt. Sur son sommet, se détache un imposant édifice qui domine l’espace et observe toute la vallée : la Basilique Sainte-Marie-Madeleine. Mais à mesure que vous vous approchez de la colline, la basilique commence à disparaître peu à peu pour laisser place à un petit enclos fortifié. L’endroit est en retrait du chemin principal et nécessite un détour pour y parvenir. Si vous n’y prêtez pas attention, le lieu passe quasiment inaperçu. On pourrait croire que personne n’y habite.
Mais une fois à l’intérieur, la seule chose que l’on y voit, c’est la vie ! Depuis la nature qui embrasse les bâtiments jusqu’au sourire de chacun des frères et des personnes qui s’y trouvent. Nous y sommes tous égaux, mettant en évidence une véritable simplicité humaine. Il n’y a pas de barrières entre ceux qui y habitent, les franciscains, et les visiteurs. Il y a un sentiment puissant, une énergie vitale inexplicable qui traverse le corps, une cordialité particulière où chacun se sent pleinement humain.
Contrairement aux grands monuments où l’on peut se sentir intimidé par une majestueuse architecture, La Cordelle vous invite à entrer, à vous connecter. On n’aime pas seulement le lieu pour son architecture du XIIe siècle ou ses jardins bien entretenus, c’est surtout pour la connexion qui vous touche profondément.
La Cordelle, c’est un pont entre nous et la verticalité. On s’y sent enveloppé, accueilli, tel l’amour d’une mère, un amour inconditionnel, ne demandant rien en retour… La Cordelle, c’est cette connexion entre le sacré et le profane, entre le chemin et la basilique, entre toi et l’autre. La véritable mission de La Cordelle est celle-ci : connecter.
En versant les pierres de mon sac à dos sur le mur de pierres sèches que nous avons restauré, je n’aurais jamais imaginé repartir avec un autre sac, cette fois-ci léger, non pas sur le dos, mais dans le cœur et rempli de joie, de rires, d’amitiés et d’expériences. Si tu te rends à Vézelay, ne manque pas La Cordelle !
Francisco Pérez Bada
*Texte traduit de l’espagnol.
Les photos de cet article ont toutes été réalisées par Francisco.