Comment les frères de France et de Belgique exercent-ils leur solidarité envers la Famille franciscaine? Le Secrétariat à l’évangélisation missionnaire est le service de la province qui permet de soutenir l’évangélisation en France et à l’étranger. Fr. Vlatko Maric en assume la responsabilité. Il nous explique la mission de ce service et son fonctionnement.
“Ce service poursuit le travail initié, autrefois, par les frères lorsqu’ils sont partis comme missionnaires en Afrique de l’ouest, à Madagascar, à Haïti, au Vietnam, en Amérique latine…” présente d’emblée Fr. Vlatko Maric, originaire de la Croatie, nommé à la tête du Secrétariat en 2019. “Notre mission est de continuer à aider nos frères dans leur mission d’évangélisation, de donner à l’Église les capacités pour le faire”, poursuit-il. “Cela passe par du soutien à la formation, l’aide concrète aux œuvres et aux projets mais aussi par l’amélioration des conditions de vie des fraternités et leur développement missionnaire comme la construction d’une maison de formation, la rénovation d’une chapelle…”.
Aujourd’hui, ces différents pays accueillent des provinces et des custodies franciscaines autonomes. “Elles sont extrêmement vivantes, celle de nos frères du Vietnam, par exemple, connaît, chaque année, une dizaine d’ordinations”, se réjouit Fr. Vlatko. Et ce sont désormais ces provinces qui viennent aider la province de France et de Belgique. “Nous accueillons, au sein de notre province, un frère du Congo, deux autres du Togo et bientôt, deux frères du Vietnam arriveront”. La collaboration est bien réelle et dans le précédent numéro d’En frères (n°11), nous consacrions justement un dossier à ces frères envoyés en mission en France et en Belgique. Cette collaboration passe aussi par le financement de plusieurs formations : “Cinq frères au Togo et deux en France (dont un frère de Colombie) ainsi qu’un autre frère togolais qui viendra prochainement finir son stage de bibliothécaire”, précise Fr. Vlatko.
TROIS STRUCTURES LÉGALES
Le Secrétariat coordonne trois structures légales permettant différents types d’actions. Il concentre deux procures des missions : une à Strasbourg qui est un service de l’association Franciscains-Solidarité et Services, du droit particulier d’Alsace, et une à Bruxelles, type association sans but lucratif. La troisième structure, c’est une fondation, la Fondation François d’Assise (lire cet article pour en savoir plus). Si les procures ou procureurs sont un vieil héritage de l’Ordre franciscain – le premier mentionné remonte à 1392 et il s’agissait du laïc et marchand vénitien Ruggero Contarini, chargé de la gestion des aumônes des frères de la Custodie de Terre Sainte – la création de la Fondation François d’Assise, en 2012, est la preuve de l’adaptation des frères aux nouveaux usages de la solidarité internationale.
Fr. Vlatko nous explique ainsi que cette fondation, abritée par la Fondation Caritas France, se consacre exclusivement aux projets d’éducation et de lutte contre la pauvreté dans les pays de missions et en France. La procure des missions, régie par le droit particulier d’Alsace, permet quant à elle le soutien à des projets cultuels et d’amélioration de la vie quotidienne des frères et des sœurs dans le monde.
“Les projets sont étudiés trois fois par an lors des rencontres du Secrétariat. Nous sommes quatre frères présents : Fr. Benoît Dubigeon, Fr. Mathieu Smolders, Fr. Michel Laloux, le provincial, et moi-même ainsi que François-Xavier Hussenot et Patrick Sibieude, deux laïcs bénévoles. Tous les projets sont décidés ensemble. Ensuite, en fonction des finalités de ceux-ci, l’une ou l’autre structure est sollicitée. Nous sommes complémentaires”, se réjouit Fr. Vlatko. Ces différentes structures permettent aux donateurs de recevoir des reçus fiscaux. L’association Franciscains-Solidarité et Services, ainsi que la Fondation François d’Assise, peuvent recevoir aussi des legs. “Nous sommes très exigeants vis-à-vis des projets présentés. Il ne s’agit pas qu’ils soient seulement portés par un frère ou une sœur de la famille franciscaine, ce qui est un pré-requis, ils doivent être également structurés, réalistes, qu’il y ait un engagement financier du demandeur (au moins une participation de 20 %), un représentant identifié et connu par l’un ou l’autre frère et le soutien exprimé du Provincial ou de la Supérieure du lieu”, tient à souligner Fr. Vlatko. Le suivi des projets et l’évaluation du Secrétariat a été confié, depuis plus d’un an, à MZF (Missionzentrale der Franziskaner), une ONG allemande fondée en 1969. MZF soutient chaque année environ 500 projets dans tous les domaines de l’aide au développement. Pour ordre d’idée, en 2019, 24 projets ont été soutenus par le Secrétariat à l’évangélisation missionnaire dans neuf pays.