Fr. Dominique Joly, directeur des Pèlerinages franciscains

C’est le sens de la fraternité qui est vraiment très franciscain.

Mon frère, quelle est votre mission en faveur des pèlerinages et depuis quand ?

Je suis directeur des pèlerinages franciscains depuis 2005. Je me suis aussitôt passionné par le pèlerinage franciscain de Lourdes, par la Terre Sainte, et par Assise et les lieux franciscains.

Pouvez-vous nous redire un peu ce que sont les pèlerinages franciscains ?

Je sais que le pèlerinage franciscain de Lourdes a été créé en 1922 à la demande des laïcs franciscains. Je suis peu au courant de l’histoire de cette institution. Mais il est évident que les frères qui m’ont précédé ont eu à coeur de permettre aux chrétiens de se rendre à Assise pour découvrir sur les lieux mêmes saint François. De la même façon en Terre Sainte. Les provinciaux ont jugé qu’il était important de permettre aux gens d’aller aux sources de la Bible et de l’Evangile, en proposant des voyages en Israël et Palestine. Dans notre province franciscaine de France et Belgique, c’est le service des pèlerinages franciscains qui assume donc ce rôle dévolu par l’Ordre au commissariat de Terre Sainte, de façon complémentaire. C’est bien un rôle missionnaire que notre service des pèlerinages entend mener à bien. Il est bien sûr important d’être à l’écoute des aspirations d’aujourd’hui: les pèlerinages évoluent avec leur temps.

Pouvez-vous nous parler un peu plus du pèlerinage national franciscain à Lourdes ?

Sur la forme, le pèlerinage franciscain de Lourdes n’est pas très différent des pèlerinages et d’autres congrégations ou organisations. Mais je dois témoigner du fait que ce qui le caractérise, c’est le sens de la fraternité qui est vraiment très franciscain. Les malades, leurs accompagnants, les personnes en difficulté sociale, les jeunes, témoignent, de cet esprit d’accueil les uns des autres. ce pèlerinage ne fait pas l’unanimité dans la famille franciscaine. Ceux qui n’y ont jamais participé ont des idées préconçues. Mais je réponds que pour les 400 personnes qui y participent, c’est une occasion de participer à un événement dans l’esprit de saint François. C’est très précieux et irremplaçable.

Comment avez-vous été sollicité pour cette mission ?

Le provincial de l’époque, Fr. Roger Marchal, m’a demandé si j’acceptais cette mission. J’ai été surpris, car ce n’était pas quelque chose que j’avais imaginé. Cela ne m’a pas déplu non plus, car j’aime bien les voyages. Cela m’a beaucoup apporté. Je suis convaincu que la pratique religieuse change. Aujourd’hui, les pèlerinages sont un moyen privilégié pour partager la passion de l’Evangile. Bien souvent, les gens préfèrent une démarche comme celle-là plutôt que la participation régulière à la messe du dimanche.

Avec quels acteurs êtes vous en lien au sein de cette mission ?

Je fais partie de l’Association Nationale des directeurs de pèlerinages. En France, chaque diocèse a sa propre organisation. Il y a aussi le pèlerinage du Rosaire (les dominicains), le national (les assomptionnistes), et beaucoup d’autres: les gens du voyage, les militaires, cancer espérance, etc. Certains n’ont que le pèlerinage de Lourdes, d’autres sont spécialisés dans les autres destinations. Je suis impliqué dans l’association, notamment comme responsable de la commission « Terre Sainte » qui vise à aider les directeurs et les accompagnateurs dans leur travail d’organisation. Il me semble fondamental de s’impliquer dans la formation de ces directeurs et accompagnateurs, car c’est un type de pèlerinage qui nécessite des compétences particulières, vu la complexité de la situation du pays.

Pourriez-vous nous partager une initiative récente ou une programmation nouvelle au sein des pèlerinages franciscains ?

A l’occasion du 8e centenaire du voyage de saint François en Orient et de sa rencontre du sultan à Damiette en Egypte durant la Ve croisade, les pèlerinages franciscains, en lien avec le comité de ce jubilé et le service de l’Eglise de France du dialogue avec les musulmans proposent plusieurs voyages : l’un en Israël et Palestine, l’autre en Egypte, et aussi au Maroc.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Il est vrai que j’aimerais proposer d’autres destinations, et des pèlerinages plus originaux. La difficulté est la réponse du public. Ainsi, j’ai proposé le Mexique (ND de Guadalupe), la Croatie, mais il n’y a pas eu assez d’inscriptions. Pareillement en Terre Sainte, j’ai proposé un pèlerinage pour les personnes ayant déjà fait un premier voyage dans le pays. Mais je me suis heurté au petit nombre d’inscriptions. Le fait qu’il existe de très nombreuses directions des pèlerinages dans notre pays ne facilite pas les choses. De plus, il devient difficile de trouver des frères susceptibles d’accompagner ces voyages.

Vous composez des chants, est-ce aussi au service des pèlerinages ? 

J’écris des textes. Il s’agit plus de chants pouvant être utilisés dans la liturgie que des chansons. D’autres écrivent les mélodies, s’occupent d’un enregistrement éventuel pour la diffusion par CD. J’ai participé à la réalisation de CD de pèlerinages en Terre Sainte et en Italie (Assise, Rome, Padoue, etc.) Il y a des chants correspondant aux différents lieux afin d’aider la préparation des moments de prière des pèlerinages. Il y a des chants nouveaux dont j’ai écrit les textes. J’ai aussi été l’un des initiateurs d’un « Magnificat » spécial Terre Sainte » dans le même but. Il est indispensable pour les groupes qui partent en Terre Sainte.

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