« Passons de l’ignorance à la connaissance mutuelle »

Je souhaite prier pour que les relations grandissent et s’affermissent entre les musulmans et les chrétiens.

Mon frère, quel est votre mission au sein du diocèse ? En quoi consiste-t-elle ?

Au sein du diocèse de Besançon, où je suis depuis 4 ans maintenant, l’archevêque Mgr. Bouilleret Jean-Luc m’a nommé délégué diocésain pour les relations avec les musulmans (Service Diocésain pour les Relations avec les Musulmans). Il s’agit de promouvoir des relations entre musulmans et chrétiens. Le SDRM privilégie des rencontres de communautés musulmanes à communautés chrétiennes partout où cela est possible sur notre diocèse.

Comment avez vous été sollicité pour cette mission ?

Le diocèse avait besoin d’une personne pour assurer cette mission après la démission de l’ancien délégué diocésain. Ayant suivi une formation à l’ISTR de Marseille sur le dialogue inter-religieux et ayant vécue de belles rencontres régulières pendant 4 années, entre imams et prêtres dans cette même ville, l’archevêque et son conseil ont jugé que je pouvais « assurer ce service ». 

Avec quels acteurs êtes-vous en lien ?

C’est un service d’Eglise diocésaine, je suis en contact avec tous les acteurs de la pastorale du diocèse de Franche- Comté : doyens, prêtres, délégués pastoraux, équipes d’animation pastorales (EAP) et les responsables de différents services. Nous assurons ce service en collaboration avec toutes les personnes qui sont en liens avec les musulmans et, bien sûr, les musulmans qui acceptent d’être en lien avec nous. Cela passe par des rencontres et visites mutuelles, des lieux d’échanges et de débats, des conférences organisées de part et d’autre. Dans le dialogue, tout commence par le quotidien de nos vies, les rencontres de palier, de travail… Nous travaillons aussi en lien direct avec le SNRM (Service National pour les Relations avec les Musulmans), notamment lors des formations annuelles qui sont proposées.

En quoi cette mission fait-elle écho à votre vocation franciscaine ?

La rencontre de François d’Assise et du sultan Malek el Kamel reste un repère favorable pour cette mission, notamment par l’invitation faite par François à ses frères dans notre Règle. Il invite à un comportement pacifique et humble envers toute personne « (…) ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu (…) » RN 16,1-7. 

Avez-vous l’occasion de parler de saint François, si oui pourriez-vous nous raconter brièvement un échange ou les questions qui surgissent ?

J’ai eu l’occasion d’en parler à des jeunes musulmans lorsque j’étais à Marseille. Cette année 2019 est une occasion particulière pour mieux faire connaitre cet événement aux chrétiens comme aux musulmans. Le SDRM prévoit deux événements pour marquer cette célébration dans le diocèse de Besançon.

Pourriez-vous nous partager une initiative récente ?

L’Eglise de Besançon est en synode depuis le 10 décembre 2018. Le SDRM a profité de ce temps pour proposer des « équipes synodales » mixtes : musulmans (nes) et chrétiens(nes). Neuf équipes se sont réunies à travers le diocèse afin de faire des propositions communes au synode et parfaire notre relation islamo-chrétienne. Nous avons terminé cette première phase du synode. Ces équipes souhaitent aujourd’hui continuer ces rencontres afin de concrétiser certaines propositions. Le synode se cloturera au mois d’octobre 2019.

Est-ce que vous pensez proposer des événements ou temps de prière dans le cadre du 800ème anniversaire de Damiette ?

Le SDRM et la Famille franciscaine de Bourgogne Franche-Comté ont prévu deux temps pour cette célébration. La première autour d’une mini-conférence sur la rencontre de François d’Assise et du Sultan à partir d’une étude des récits de Celano et saint Bonaventure suivie d’échanges et de discutions autour de la question : Existe-t-il une manière franciscaine de dialoguer ? Elle se tiendra le 11 mai prochain. Le deuxième temps se veut être une proposition commune « musulmans et chrétiens » pour célébrer plus solennellement l’événement. Il nous faudra travailler en amont avec les différents groupes pour faire surgir une proposition qui fasse sens pour tous.

Toujours en lien avec votre mission, quel souhait ou quelle intention voudriez-vous confier à la prière de tout un chacun ?

Prier pour que les relations grandissent et s’affermissent entre les musulmans et les chrétiens, selon l’œuvre de Dieu qui agit dans nos cœurs, pour que ces relations soient de plus en plus conviviales et fraternelles. Avec le désir de passer de l’ignorance à la connaissance mutuelle, passer de l’étranger à l’ami et de l’amitié à la fraternité réconciliée.

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