Dimanche 21 septembre, cinq frères franciscains venus de France, Belgique, Congo et Côte d’Ivoire, ont été accueillis dans une nouvelle paroisse belge. À l’occasion de la messe d’installation, découvrez le portrait de cette nouvelle fraternité et les contours de la mission qui leur est confiée dans le quartier multiculturel de Saint-Gilles.
« Le projet de Saint-Gilles prend visage », annonce le Provincial, Fr. Frédéric-Marie Le Méhauté, en préambule de cette célébration festive. Par ce terme « projet de Saint-Gilles », il évoque des heures de discussion entre franciscains d’abord, mais aussi avec le diocèse de Malines-Bruxelles. Depuis des mois, l’enjeu consiste à trouver un lieu où seront implantés les frères mineurs à Bruxelles, maintenant que le couvent du Chant d’oiseau s’avère trop grand et trop coûteux à entretenir.
L’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Luc Terlinden, y fera lui-même allusion en introduisant l’objet de la collecte de cette messe dominicale : « Il y a un an, presque jour pour jour, nous accueillions le pape François ici même. » Le défunt pape, lors de son voyage pastoral en Belgique, était effectivement venu à Saint-Gilles rencontrer des personnes précaires. Mgr Terlinden poursuit : « Je lui avais évoqué la perspective d’installer une fraternité franciscaine en ce lieu. Il y était favorable. »
Et donc, ce 21 septembre 2025, cinq frères franciscains de différentes origines et expériences sont réunis autour de leur Provincial, et en présence de l’archevêque du diocèse, pour la messe d’installation. Frère Frédéric-Marie présente cette nouvelle équipe aux paroissiens de Saint-Gilles : frère Christian Brailly, gardien de la fraternité ; frère Jean-Paul Laurent, économe de la fraternité ; frère Eleuthère Makuta Baharanyi, qui sera le curé de la paroisse ; frère Jovit Djedji et enfin frère Roger Marchal.
Lors de cette messe, les frères plus âgés sont également présents, eux qui résident dans une maison de repos à quelques rues de cette église. Le lien avec les aînés fait partie des axes prioritaires de la nouvelle fraternité franciscaine. « Soyez une fraternité de prière, soyez une fraternité missionnaire », leur enjoint le Provincial, frère Frédéric-Marie.

BÉNÉDICTION DE LA NOUVELLE MISSION
« Nous sommes venus voir qui remplacera notre ancien curé que nous aimions tant », reconnaît une paroissienne à la sortie de la messe. Cette célébration représentait en effet le moment où le frère Eleuthère était officiellement installé à la tête de l’unité pastorale et des cinq clochers de Saint- Gilles. Des « youyous » venus de toute l’église ont accompagné la remise des clés à ce nouveau curé. Puis les cinq frères, accompagnés de Mgr Luc Terlinden, se sont déplacés vers les fonts baptismaux pour un rite de bénédiction de cette nouvelle mission. Certains paroissiens avaient déjà eu l’occasion de rencontrer leurs nouveaux pasteurs puisque les franciscains y célèbrent les messes en semaine depuis une dizaine de jours.
C’est aussi toute une communauté qui avait préparé les intentions pour la prière universelle. Plusieurs laïcs de la famille franciscaine étaient présents dans l’église pour accompagner leurs frères. À ce titre, l’une d’entre elles, Valérie, a porté cette intention de prière : « Dans cette commune multiculturelle, fais de leur présence, Seigneur, un signe de ton Évangile, accueillant chaque culture et chaque visage comme un reflet de ton amour. Soutiens leur mission et leur vie fraternelle, afin qu’avec toute la famille franciscaine et cette communauté paroissiale, nous soyons artisans de paix, de joie et de fraternité universelle. »
Dans son homélie, Mgr Terlinden a rappelé le cœur de la vocation franciscaine : la proximité avec les plus fragiles. S’appuyant sur l’Évangile du jour (Luc 16, 1-13), il a invité chacun à « se constituer un trésor dans les cieux, par l’aumône et le partage », soulignant que ce trésor se construit « par l’amitié, la fraternité et la générosité ». Il a encouragé les frères à être « un visage de prière, de miséricorde et d’amour pour toutes les personnes de ce quartier. »
Après la célébration, les multiples rencontres auront déjà permis de nouer les premiers liens entre franciscains et paroissiens. Une page s’est tournée pour l’histoire des franciscains à Bruxelles : après 90 ans au cœur du quartier Chant d’oiseau, qu’ils ont quitté le 6 septembre dernier, les voilà désormais implantés dans un autre contexte où tout est à écrire.
Anne-Françoise OBAMA, OFS