« Cette ouverture à l’œcuménisme et aux femmes est rare ! » Témoignage de Pauline et Baptiste

Cette qualité relationnelle, d’attention les uns aux autres, m’a donnée envie de m’engager davantage.

Nous avons rencontré Pauline, chanteuse et comédienne, qui a quitté Paris en compagnie de Baptiste, ingénieur agronome. Tous deux sont maintenant installés à Arcy-sur-Cure, à une vingtaine de kilomètres de La Cordelle et font désormais partie de l’équipe bénévole entourant les frères tant pour le service liturgique que pour le projet de rénovation des lieux.

À Paris, nous étions engagés dans un café associatif, « le Dorothy ». En quittant la capitale, nous regrettions ce lieu où nous trouvions un engagement social irrigué par l’Évangile, avec un vivier humain autour, des rencontres solidaires, une vie de prière, etc. Mais, par le biais d’amis, nous avons découvert La Cordelle à notre arrivée en Bourgogne. Depuis nous disons souvent que nous avons trouvé notre « petit Dorothy ». Il y a comme une continuité !

Qu’est-ce qui vous touche à La Cordelle ?

À l’instar du Dorothy, c’est un lieu où j’ai pu trouver une cohérence entre la foi et des convictions socio-environnementales. Un lieu où « tout est lié », en cohérence avec l’accueil inconditionnel, une vie en sobriété et respectueuse de l’environnement et une vie de prière. Pour moi c’est un lieu source où la foi peut s’exercer de manière cohérente. Ça a confirmé une conviction déjà vécue au Dorothy : vie fraternelle, engagement et prière font un bon trio !

Comment a démarré votre engagement dans le projet ?

La première fois que je me suis impliquée dans ce lieu c’était en 2023, pour préparer le temps pascal. C’était la fraternité en actes : lors de la préparation autour de la table, nous étions avec les frères franciscains, Agnès une pasteur protestante, Anne-Marie, sa collègue théologienne, etc. Cette ouverture non seulement œcuménique mais aussi à la présence des femmes m’a touchée. Cela est rare.
J’ai été touchée par le fait que nous préparions cela ensemble, frères et laïcs, en écoutant les intuitions de chacun. La recherche du commun est quelque chose de passionnant à La Cordelle. Cette qualité relationnelle, d’attention les uns aux autres, m’a donnée envie de m’engager davantage. Je pense aussi que ce lieu est porteur de vie et d’intuitions pour l’avenir de l’Église : ne pas vivre en attendant que tout nous tombe dessus de la part du clergé mais agir ensemble et faire communauté.

Quelle « expérience d’Église » vivez-vous à La Cordelle ?

C’est un lieu qui expérimente déjà la réflexion actuelle sur la synodalité. Et c’est une synodalité « de terrain » notamment dans le rapport aux communautés laïques qui se retrouvent à la fois auxiliaires du lieu, de sa vie, du projet… et en même temps pleinement associées à la vie de prière qui est très active. Je pense par exemple au partage biblique chez la pasteure protestante Agnès, après la messe du dimanche chez les frères ou encore dans la disposition des fidèles dans la chapelle. Celle-ci est presque circulaire et non frontale, il se crée ainsi quelque chose de fraternel et d’horizontal rien que dans la manière dont les frères se placent, sans se mettre en avant ou en concentrant l’attention. C’est à cette Église que je veux appartenir.

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