Alors que la guerre fait rage en Ukraine, nos frères ne ménagent pas leurs efforts auprès de la population. Notre Province répond à l’appel de l’Ordre et invite tout un chacun à soutenir, à hauteur de ses moyens, l’action des franciscains sur place.
L’image est forte, le Ministre général des Frères mineurs est sous la pluie, les pieds dans la boue ukrainienne à l’image d’un pays qui s’enlise dans un conflit sans nom. Nous sommes en avril 2022 et Fr. Massimo Fusarelli fait partie d’une délégation de responsables religieux partis en « pèlerinage interreligieux de solidarité avec le peuple ukrainien ».
UN PÈLERINAGE DE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE UKRAINIEN
Réunis à Tchernivtsi, en Ukraine, du 10 au 12 avril, ils sont venus dénoncer la violence et exprimer leur solidarité avec les Ukrainiens. « Nous souhaitons démontrer qu’en temps de guerre et de division, nous pouvons et nous devons continuer à appeler aux plus hautes valeurs de l’Humanité qui nous unissent et nous rassemblent » écrit Fr. Massimo. En soutien à cette initiative, le pape François leur a adressé une lettre. « Tout cela trouble nos consciences et nous oblige à ne pas nous taire, à ne pas rester indifférents devant la violence de Caïn et le cri d’Abel mais au contraire, à nous exprimer avec force pour exiger, au nom de Dieu, la fin de ces actions abominables » écrit le Saint-Père.
Comment répondre à cette invasion pour les responsables religieux ? Mgr Williams répond : « Nommer publiquement ce qui se passe en termes d’offenses aux droits de l’Homme et à la dignité humaine, continuer à plaider pour un cessez-le-feu et offrir autant de solidarité et de soutien que possible aux personnes qui sont à l’extrémité de la violence. »
PAS QUESTION DE QUITTER NOS FIDÈLES
Cette solidarité et ce soutien, les franciscains de la Province Saint-Michel Archange les mettent en œuvre depuis les premiers jours du conflit. Et une communauté préoccupe davantage Fr. Daniel Botvina, Provincial ukrainien : celle de Konotop, ville frontalière avec la Russie, dans le Donbass, où de terribles combats ont eu lieu fin février. L’armée ukrainienne a capitulé début mars laissant les habitants aux mains des Russes. « Les frères se portent bien et sont restés sur place avec les habitants, pour ne pas les abandonner » se veut rassurant le Provincial. Comment ne pas penser aux frères de Syrie, dix ans plus tôt, faisant face à une situation similaire ? La position franciscaine demeure inchangée : pas question de quitter le pays.
Fr. Romualdo Zagursky, curé du couvent de Konotop, décrit des rues devenues « théâtre de guerre ». « Des checkpoints russes interdisent aux civils de sortir de la ville et ne permettent pas l’acheminement de nourriture et de médicaments ». La paroisse franciscaine a immédiatement ouvert ses portes, principalement à des personnes âgées, des femmes et des enfants qui n’ont pas pu fuir. Les frères ont offert et offrent encore des réponses aux besoins élémentaires tels qu’un toit ou un repas mais tout manque.
C’EST PÂQUES MÊME-LÀ OÙ IL Y A LA GUERRE !
Fr. Massimo Fusarelli partageait dans son « Journal de bord », publié sur la page Facebook de l’Ordre : « Quand nous sommes arrivés dans la ville de Chernivtsy, j’ai rencontré, dans deux centres pour enfants, des orphelins de guerre et des réfugiés de la région de Kiev. Ce furent des rencontres émotionnellement très fortes. […] Nous avons écouté des histoires de guerre et d’interminables voyages vers plus de sécurité, des histoires imprégnées de douleur et d’aspiration à la paix ».
Le Ministre général s’est ensuite rendu en Pologne, rencontrant là aussi de nombreux réfugiés. Au retour, durant son homélie pascale, il témoignait : « J’ai été touché par les blessures du Christ et atteint, à travers les personnes rencontrées, par l’annonce de Pâques qui est dignité, désir de vie pour leurs enfants, espoir d’avoir à nouveau une maison […] C’est Pâques dans le monde, c’est Pâques même là où il y a la guerre. C’est Pâques pour ces enfants qui ont vu l’horreur et qui l’ont subie dans leur chair innocente. »
L’Ordre des Frères mineurs a lancé une grande campagne de soutien partout dans le monde. « Notre Province de France-Belgique a décidé de répondre à cet appel avec les autres provinces qui constituent la COTAF – Conférence transalpine des Frères Mineurs » précise Fr. Vlatko Maric, qui suit particulièrement ce projet avec Fr. Oliver Ruggenthaler, ancien Provincial autrichien. « Cette aide ira directement aux frères ukrainiens présents sur place » assure Fr. Vlatko. Ensemble, soutenons le peuple ukrainien !
Émilie REY
©OFM.org avec l’aimable collaboration de Fondazione Fraternitas.
ALLER PLUS LOIN
PRÉSENCE DES FRÈRES EN UKRAINE
Sur le territoire dans 16 couvents et desservant plus de 50 paroisses, environ 70 frères constituent la jeune province d’Ukraine, refondée à l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev dans les années 1985. Quatre autres couvents sont rattachés à la Province Notre-Dame de l’Assomption de Katowice (Pologne) et un dernier à la Province Sainte-Marie des Anges (Pologne).
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