Certains signes, même s’ils ne sont pas franciscains à l’origine, le sont devenus au fil du temps ; ainsi : le tau, la bure ou la croix de Saint-Damien, véritables signes de reconnaissance des frères…on vous devait bien quelques explications !
LE TAU FRANCISCAIN
Beaucoup se demandent pourquoi les frères franciscains portent cette drôle de croix en bois qu’ils appellent le « Tau » ? Dans la Bible, le prophète Ezéchiel (Ez 9) en fait un signe d’élection divine. Saint François d’Assise adopte cette lettre comme paraphe dans ses écrits et va jusqu’à la dessiner sur les portes des cellules des frères. C’est le signe de la protection divine. Lors du concile de Latran IV en 1215, auquel François assiste, le Pape Innocent III proclame : « Soyez les champions du Tau et de la Croix. » François et ses frères, eux aussi marqués du Tau, signifient par là leur volonté d’être « les serviteurs de Dieu ». Le Tau rouge dans la chapelle Maddalena à Fonte-Colombo, ci-contre, aurait été dessiné par François lui-même d’après la légende populaire.

LES TROIS NOEUDS
Trois nœuds pour trois voeux, que François présentait ainsi : « La règle de vie des frères est la suivante, vivre dans l’obéissance, dans la chasteté et sans aucun bien qui leur appartienne… » c’est à dire la pauvreté.

LA BURE FRANCISCAINE
Noir, gris, brun foncé, brun clair et même bleu clair ! La couleur de l’habit franciscain a évolué à travers les siècles, les courants, les pays…et aujourd’hui encore les disparités chromiques ne sont que le reflet de la diversité des frères !
Le mot « bure » vient du qualificatif « burel » donné aux laines de couleur grise, brun ou noir. Les récits hagiographiques, et spécialement la première Vita rédigée par Thomas de Celano en 1228, rapportent tout le sens que le saint d’Assise attribuait au vêtement, véritable marqueur social et moral. En effet, c’est par une dénudation publique que François marque sa rupture avec sa vie antérieure. Il crée sa propre tunique : « il se prépare une tunique qui présentait l’image de la croix, pour qu’en elle il repousse toutes les imaginations démoniaques ; il la prépare toute rude, pour crucifier en elle sa chair avec les vices et les péchés ; il la prépare enfin toute pauvre, grossière et telle que le monde ne puisse en rien la convoiter » (Thomas de Celano, 1 Cel IX, 22).
Aujourd’hui, la bure franciscaine que nous partageons avec nos frères mineurs capucins et conventuels, est portée lors de célébrations et/ou dans le quotidien de notre mission, chaque frère restant libre du choix de son habit.
LES CONFORMITÉS
Si l’emblème franciscain a reçu ce nom de Conformités, c’est parce que l’on y a vu la représentation symbolique de cette sorte d’équivalence entre François et le Christ suggérée par le traité de Barthélemy de Pise. Les deux bras sont en effet disposés symétriquement par rapport à la croix, les Conformités montrent toujours, sur une croix, deux bras qui s’entrecroisent, celui du Christ et celui de François stigmatisé – les deux bras se différenciant par le fait que l’un sort d’une bure tandis que l’autre est nu… Au départ symbole d’une union indéfectible au Christ, l’emblème est devenu le signe de l’exceptionnelle conformité de François au Christ par les stigmates. (Pierre Moracchini, Messager de Saint-Antoine).
LA CROIX DE SAINT-DAMIEN
Peint au XIIe siècle, le crucifix dit « de Saint-Damien » était accroché au-dessus de l’autel de la chapelle San Damiano d’Assise. Cette croix est un repère dans la conversion de François d’Assise. En recherche spirituelle, François s’entend dire : « François, va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines ». Cette intervention divine est à l’origine de la vocation du Poverello. C’est autour de cette chapelle, à la suite de François, que Claire d’Assise a vécu avec un groupe de femmes consacrées à la vie fraternelle et à la prière, nos sœurs clarisses.
