RESTONS EN COMMUNION
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 13,21-33.36-38.
prenons LE TEMPS d’écouter ce chant
Comme l´argile se laisse faire Entre les mains agiles du potier, Ainsi mon âme se laisse faire, Ainsi mon cœur te cherche, toi, mon Dieu. Je viens vers toi, Jésus. Je viens vers toi, Jésus.
JE VIENS VERS TOI JÉSUS
« IL LES AIMA JUSQU’AU BOUT »
En méditant cet évangile du mardi-saint, me viennent en mémoire ces mots de Saint Jean qui ouvrent le chapitre 13 de son évangile : « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1) Cet « amour qui va jusqu’au bout », voilà la clef de compréhension de l’attitude de jésus confronté à la trahison de Judas.
Jésus sait qu’il va être trahi et livré. En ce moment où tout vacille, il ne se laisse pas aller à l’amertume ou au désespoir. Il réagit en puisant dans le cœur du Père et dans son obéissance filiale cet amour qui va jusqu’à pardonner les trahisons. Cet amour est dit tout entiers dans le geste de Jésus qui offre une bouchée de pain à Judas. Ce geste peut nous surprendre. C’est le geste que tout maître de maison se réservait pour honorer un hôte. En « honorant » Judas par ce geste, Jésus continue à courir après la brebis égarée en lui offrant tout son amour…
Même si l’évangile n’en parle pas explicitement, Jésus n’aura pas manqué, ce soir-là, d’accompagner son geste en posant son regard sur Judas de la même façon qu’il l’a posé maintes fois sur bien des personnes pendant sa vie publique. Un regard qui ouvre un espace de vérité et de relèvement… Cela me renvoie à Pierre et à François d’Assise. Pierre, lui aussi, a trahi Jésus mais à la différence de Judas, il s’est laissé toucher par le regard miséricordieux du Seigneur : « Se retournant, Jésus posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite. Il sortit et pleura amèrement » (Lc 22, 61-62).
St François dans la Lettre qu’il adresse à un Ministre, a bien compris, lui aussi, combien le regard est instrument de la miséricorde : « Voici à quoi je reconnaîtrai que tu aimes le Seigneur, et que tu m’aimes, moi, son serviteur et le tien : si n’importe quel frère au monde, après avoir péché autant qu’il est possible de pécher, peut rencontrer ton regard, demander ton pardon, et te quitter pardonné… ».
Seigneur, en ce Mardi-Saint, tu nous rappelles que, malgré les apparences, ta vie, nul ne la prend mais c’est bien toi qui la donnes. Donne-nous de tirer les fruits de ce temps de confinement que nous n’avons pas choisi mais que nous voulons vivre sous ton regard ; Donne-nous d’accueillir ce confinement qui nous rend tous solidaires, croyants et incroyants, comme un temps favorable pour rechercher et rencontrer ton regard, un regard dans lequel nous découvrons nos fragilités, certes, mais aussi nos vraies richesses qui ne peuvent être reçues que de toi qui illumine notre espérance.
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