Paris, le 5 octobre 2021
Honte et tristesse. Tels sont les deux sentiments qui nous animent, nous, Frères Mineurs de France et de Belgique, à la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) en ce mardi 5 octobre 2021.
Nous tenons à remercier M. Jean-Marc Sauvé et le travail considérable qui a été mené au sein de cette Commission, elle permet aujourd’hui à l’Église de regarder en face et en vérité les abus qui ont été commis en son sein et par les siens. Nos pensées vont aux nombreuses victimes de tous âges, origines et statuts ; celles qui ont accepté de témoigner et celles qui ne peuvent le faire et qui portent ce poids dans le silence.
Lors de la dernière Assemblée générale de la Conférence des religieux et religieuses de France (19-20 avril 2021), nous avons adopté deux résolutions : « nous engager plus avant dans une démarche de justice réparatrice qui met au cœur des préoccupations les personnes victimes ». Le rapport de la CIASE marque le commencement concret de ce processus. Et reconnaître la responsabilité collégiale et spirituelle de l’ensemble de la vie religieuse. « D’une manière ou d’une autre, nous avons manqué, y compris par méconnaissance, à la solidarité absolue qui nous lie à toute personne abusée, violentée, réduite à l’état d’objet, niée dans sa dignité ». Notre Province du Bienheureux Jean Duns Scot a entamé depuis plusieurs années tout un processus de conscientisation, de formation et de vigilance. Ce travail se poursuivra à l’automne.
En tant que congrégation catholique, nous devons prendre notre part de ce fardeau pour que plus jamais une personne ne soit abusée ou instrumentalisée en proclamant le nom de Dieu.
Fr. Michel Laloux, Provincial des Franciscains de France et Belgique
