Avec saint Antoine de Padoue, se ressourcer en Terre Sainte

Un certain nombre de personnes ont déjà fait au moins une fois un pèlerinage là-bas mais ils souhaitent y retourner en vivant une expérience différente.

Vous êtes déjà allé en Terre sainte et vous souhaitez y retourner pour vivre un séjour différent ? Alors la nouvelle retraite proposée par Fr. Didier Van Hecke du 7 au 13 juin 2023 est faite pour vous ! Explications sur la genèse et le contenu d’un séjour au format novateur.

« L’idée est née au mois de juin l’an dernier, autour d’un bon jus d’orange à Saint Jean d’Acre ! » souri Fr. Didier. Alors qu’il participait à une formation francophone pour les animateurs spirituels en Terre sainte, avec, entre autres, Fr. Roger Marchal et Émilie Rey, ils essaient ensemble de penser d’autres propositions pour les pèlerins en Terre sainte, tenant compte du fait « qu’un certain nombre de personnes ont déjà fait au moins une fois un pèlerinage là-bas mais qu’ils souhaitent y retourner en vivant une expérience différente ».

INTUITIONS

« Très souvent, dans les pèlerinages, on se rend de site en site parce qu’il faut en voir le plus possible. Là, l’idée est au contraire de se poser sur quelques lieux saints sélectionnés et de prendre le temps de s’en imprégner » explique Fr. Didier. « Et, ajoute-t-il, nous avons aussi eu à cœur de proposer une retraite sur une durée courte, à moindre coûts pour toucher un public le plus large possible. »
La seconde intuition a été de penser un format hybride qui fait l’originalité de cette initiative. « On ne veut pas proposer une retraite où l’on reste toute la journée dans le même lieu, c’est quelque chose qui peut se faire en France. Là, les journées se partageront entre une matinée sur le lieu de la retraite et une après-midi pour visiter et méditer dans un lieu Saint. »

ENTRE RESSOURCEMENT PERSONNEL ET TEMPS FRATERNEL

Il ne s’agit donc pas d’un pèlerinage à proprement parler mais bien d’un temps de retraite pour prendre le temps de se poser véritablement. « Mais on ne se pose pas n’importe où, on est en Terre sainte ! » complète notre frère guide.
À commencer par l’emplacement de la retraite, dans un petit village près de Bethléem, chez les Filles de Notre-Dame du Jardin. « Elles sont dans un lieu magnifique, à l’écart, avec un grand jardin. C’est le lieu traditionnel du Cantique des cantiques. » Chaque jour, le retraitant pourra profiter de moments de silence, au moins une heure de temps personnel lors desquels seront données quelques pistes pour accompagner la méditation. « Je proposerai des questions qui s’appuient sur le texte biblique du jour mais aussi, pour proposer une lecture transversale, sur des textes de saint François, du pape François et d’Etty Hillesum. »
Mais l’idée du Fr. Didier est aussi de proposer de vivre, au-delà d’un temps personnel, une expérience fraternelle, favorisée par un petit groupe de 18 participants. « Ce petit format permettra de créer une véritable communauté fraternelle qui chemine ensemble. Car, même si on sera en silence, il ne s’agit pas d’être en retraite dans son coin mais de faire ce chemin avec des frères et des sœurs. » D’ailleurs, c’est en présence des frères de la Custodie que s’achèvera cette semaine, avec la célébration de la Saint-Antoine, patron de la Custodie de Terre sainte. « Cette fête est l’occasion de percevoir la vie des frères, de la communauté arabe chrétienne qui vit à Jérusalem. C’est un peu le sommet de la retraite ! »

DE LA BIBLE AUX LIEUX SAINTS

« C’est la parole de Dieu qui nous nourrit en premier » explique celui qui a enseigné la bible pendant une dizaine d’année dans différents instituts théologiques. La retraite s’appuiera donc essentiellement sur les textes bibliques. « On articulera Ancien et Nouveau Testaments à travers des temps d’enseignement et de méditation sur les lieux Saints, en cohérence avec leur histoire pour s’en imprégner et s’en nourrir. »
Concrètement, Fr. Didier présentera un Power point chaque matin pour le comprendre les lieux en amont et libérer du temps une fois arrivés sur place. « Ainsi, chacun pourra partir dans un coin pour méditer les textes et les questions. Au Saint-Sépulcre par exemple, les retraitants pourront vivre le lieu différemment, sans faire la queue pour aller sur le tombeau du Christ mais en se posant de son côté. »
Mais si le retraitant pourra vraiment prendre ce temps de méditation sur les textes, c’est aussi parce qu’ils seront pleinement en cohérence avec les lieux visités. Car « chaque jour aura son propre thème » précise notre frère bibliste. « Par exemple, le premier jour portera sur le thème du passage. Le matin, nous plongerons dans les textes de l’Ancien Testament avec l’expérience d’Abraham qui, dans sa vie, est invité à passer de la stérilité à la fécondité, de la mort à la vie, des pleurs à la joie, du doute à la confiance… Cela nous renvoie à nos propres expériences, je proposerai d’ailleurs une relecture de vie aux retraitants. » Et l’après-midi, une visite du Saint Sépulcre, « le cœur de notre foi ! On fait 4500 km pour se retrouver face à un tombeau vide ! Les foules font la queue pour voir quoi ? Rien… Il s’agira donc de faire l’expérience de ce tombeau vide et méditer l’Évangile de saint Jean (Jn 20), “Il vit et il crut”. »

Henri DE MAUDUIT

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