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LE LOUP RÉDUIT PAR SAINT FRANÇOIS À UNE GRANDE DOUCEUR (Actus 23)
Il y avait, dans le territoire de la cité de Gubbio un loup terrible par sa grande taille et rendu très féroce par une faim enragée : non seulement il massacrait les animaux, mais il dévorait aussi hommes et femmes. Qu’est-ce qui rend ce loup si terrible ? Sa grande taille. Son apparence fait peur, réveille en nous tout un imaginaire. Indépendamment de ce qu’est l’autre en réalité, j’ai de lui une image ‒ positive ou négative ‒ qui m’empêche de le rencontrer vraiment pour ce qu’il est. Je prends conscience de toutes ces images de l’autre qui me façonnent et entretiennent la peur. De qui ai-je peur ? D’où vient cette peur ? Un loup rendu très féroce par une faim enragée. Aucun animal ne s’attaque à l’homme gratuitement. C’est la plupart du temps une réaction de défense quand il ne sent menacé, ou bien quand ses petits sont en danger. Une autre raison est ici avancée : la « faim enragée ». Le loup n’a pas d’autre solution pour calmer sa faim que de s’attaquer aux animaux domestiques, et même aux hommes. La doctrine sociale de l’Église dit qu’il est légitime pour une personne de voler sa nourriture quand elle est tenaillée par la faim. Ce n’est alors pas du vol ; la personne prélève sur les fruits de la nature la part qui lui revient de droit. Après avoir identifié ma peur, pris de la distance avec elle, cet épisode m’invite à entrer dans la logique de l’autre, comprendre de l’intérieur pourquoi il agit ainsi, les mobiles de son comportement.
Il tenait tous les habitants de la cité en un si grand désastre et une telle terreur que tous allaient protégés et armés quand ils sortaient sur le territoire, comme s’ils devaient partir pour de funestes guerres. Bien qu’armés, ceux qui par malheur croisaient son chemin ne pouvaient échapper aux dents mortelles de ce loup et à sa rage cruelle. Si grande était donc la terreur qui les envahit tous que presque personne n’osait franchir la porte de la cité pour sortir.
Répondre à la violence par la violence. « Tous allaient protégés et armés quand ils sortaient sur le territoire, comme s’ils devaient partir pour de funestes guerres. » C’est un combat à mort : ma vie contre la tienne. La violence de l’autre me fait sortir les crocs. Je prends conscience de ces situations où je me sens tellement menacé que j’en viens à souhaiter la mort, symbolique, de l’autre, qu’il disparaisse de ma vie, s’écarte de mon chemin. C’est lui ou moi. La peur est un enfermement. « Si grande était donc la terreur qui les envahit tous que presque personne n’osait franchir la porte de la cité pour sortir. » La peur me coupe de l’autre, m’enferme sur moi-même, individuellement ou collectivement. Pensons à tous ces murs que l’on dresse en croyant se protéger de l’autre, du migrant, de l’étranger. Il y a bien des manières, physiques ou symboliques, d’instaurer une distance avec l’autre, de lui signifier que je refuse qu’il pénètre sur mon territoire…
Comme saint François demeurait à cet endroit, compatissant à leur égard, il se disposa à sortir à la rencontre de ce loup. Comment va se comporter saint François ? Quels sont ses sentiments intérieurs ? François est pris de compassion (souffrir avec) pour ces gens emmurés. « Qu’est qu’un cœur compatissant ? C’est un cœur qui brûle pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons et pour toute créature. Si forte et si violente est sa compassion… que son cœur se serre, qu’il ne peut supporter d’entendre ou de voir le moindre mal ou la moindre tristesse au sein de la création » Isaac le Syrien (700).
Les citoyens, sachant cela, lui disaient : « Frère François, attention à ne pas franchir les portes, car le loup, qui a déjà dévoré beaucoup d’hommes, te tuera à coup sûr ! » Mais François refuse de se laisser enfermer. Il ouvre la porte, franchit la muraille pour aller à la rencontre de l’autre, le différent, celui qui fait peur. Il brise l’engrenage de la peur collective en retissant le fil de la relation.
Mais saint François, espérant dans le Seigneur Jésus Christ qui commande en maître aux esprits de toute chair, sans se protéger d’un bouclier ou d’un casque, mais se fortifiant du signe de la sainte Croix, franchit la porte avec un compagnon, jetant toute sa confiance dans le Seigneur qui fait que, sans aucune blessure, celui qui croit en lui marche sur le basilic et l’aspic et foule aux pieds non seulement le loup, mais aussi le lion et le dragon. François connaît d’expérience le danger des armes, lui qui est passé de la gloire militaire à la gloire de Dieu. Il a fait l’expérience d’une autre force, d’un autre bouclier. Il partira les mains nues avec, dans le cœur, la croix. C’est ainsi qu’il partira, en pleine croisade à la rencontre du Sultan. Quand François sort de la ville, il n’est pas seul, il est accompagné d’un frère. Il va donc affronter le loup avec une double force : celle de la croix et celle de la fraternité. C’est toute sa pédagogie.
Voici que le terrible loup se jeta en courant sur saint François, la gueule grande ouverte. Saint François lui opposa le signe de la croix et, grâce à la puissance divine, retint le loup loin à la fois de lui-même et de son compagnon, arrêta sa course et ferma sa gueule cruellement ouverte. Finalement, l’appelant, il dit : « Viens là, frère Loup ! De la part du Christ, je t’ordonne de ne nuire ni à moi ni à un autre. »
Avant la parole, il y a un geste : le signe de la croix, signe du passage de la mort à la vie, de la violence à la douceur, de la peur à la confiance. Accueillir la croix, c’est être plongé dans la mort et la résurrection du Christ, accueillir en soi cette puissance de transformation.
Ce n’est qu’après le geste que la parole peut être entendue : « Viens ici, Frère loup, je te commande de la part du Christ de ne faire de mal ni à moi ni à personne. » Après le geste, il ferme la gueule du loup par le langage de la fraternité. Alors que les habitants de Gubbio ne voyaient dans le loup qu’un ennemi à tuer, François voit un frère !
Une Parabole nous aidera à comprendre l’intervention de François : C’est comme deux frères qui ne se sont pas vus depuis de nombreuses années. Un jour, dans le désert, l’un des deux vit de loin quelque chose qui bougeait. Il pensa que c’était une bête fauve et il se prépara à la tuer. S’approchant, il vit que c’était un homme, il pensa que c’était un bandit. Il se prépara à le combattre. Parvenu à le regarder dans les yeux, il vit que c’était son frère. Ils s’embrassèrent et ils pleurèrent longtemps ensemble.
En homme évangélique, François voit d’abord, dans le loup, un frère et non une bête fauve qu’il faut tuer. Et le loup « qui a fermé “sa terrible gueule”, devenu agneau, se coucha aussitôt, la tête inclinée, aux pieds du Saint ». Ceci peut paraître un merveilleux conte pour enfants, mais l’on retrouve des histoires semblables chez les Pères du désert, ces hommes qui, à force de combat à l’intérieur d’eux-mêmes, sont parvenus à unifier leur cœur, à intégrer leur loup intérieur et à retrouver l’harmonie entre l’homme et toute la création.
C’est encore Isaac le Syrien qui parle le mieux de cette transformation : « Quand l’homme d’humilité s’approche des bêtes sauvages, à peine l’ont-elles considéré que leur nature féroce se dompte : elles s’avancent vers lui comme vers leur maître, baissant la tête, léchant ses pieds, car elles sentent, émanant de lui, le même parfum que celui d’Adam avant la chute » (Sentence 84).
Ce thème sera repris par Annick de Souzenelle dans Le symbolisme du corps humain : « Si le loup se fait compagnon de saint François et la tigresse de celui de saint Isaac, c’est que ces hommes ont intégré leur loup et leur tigre intérieurs respectifs pour en retourner les énergies dévorantes et les amener à leur fonction de lumière… Il n’y a pas de miracle, il n’y a que retour et obéissance aux lois ontologiques » (Ed. Dangles, p. 192).
Le dialogue avec le loup, Une parole vraie
Le loup est loup. François ne le nie pas. Il ne le caresse pas dans le sens du poil :
Saint François lui dit : « Frère Loup, tu fais beaucoup de dommages dans ces contrées et tu as perpétré d’horribles méfaits en massacrant sans miséricorde des créatures de Dieu. Car non seulement tu en massacres qui sont dénuées de raison, mais – audace plus détestable – tu occis et dévores des hommes faits à l’image de Dieu. Tu es donc digne d’être puni d’une horrible mort comme un brigand et un assassin des pires ; c’est pour cette raison que tous crient et murmurent à juste titre contre toi et que toute la cité t’est hostile. »
Une parole qui n’enferme pas l’autre dans son comportement mais ouvre un avenir
Mais, frère Loup, moi je veux faire la paix entre toi et eux, en sorte qu’eux ne soient plus jamais lésés par toi et que, te remettant toute offense passée, ni les chiens ni les hommes ne te poursuivent plus. »
Le loup, par des mouvements du corps, de la queue et des oreilles ainsi que par l’inclinaison de la tête, montrait qu’il acceptait entièrement ce que disait le saint.
Reconnaître le besoin de l’autre
Saint François dit encore : « Frère Loup, puisqu’il te plaît de faire cette paix, je te promets que je te ferai donner des vivres en permanence par les hommes de cette cité aussi longtemps que tu vivras, en sorte que jamais plus tu ne souffriras de la faim, car je sais que tout ce que tu fais de mal, tu le fais à cause d’une faim enragée. Mais, mon frère Loup, puisque je t’obtiens une telle grâce, je veux que tu me promettes que jamais tu ne léseras ni animal ni homme et que tu n’auras pas même la présomption d’endommager des biens. Me le promets-tu ? »
La paix n’est possible que si chacun de sent écouté et entendu dans ses besoins fondamentaux, et s’il est assuré d’être respecté dans ses besoins. Chacun doit faire un pas vers l’autre : les villageois en écoutant la faim du loup, et le loup en reconnaissant le droit des villageois de vivre en paix, sans craindre une attaque extérieure.
Une paix célébrée par un pacte, une parole et un geste
Saint François dit : « Frère Loup, je veux que tu m’engages ta foi, que je puisse croire en toute confiance ce que tu promets. » Comme saint François avait tendu la main pour recevoir sa foi, le loup aussi leva sa patte antérieure droite et la posa gentiment sur la main de saint François, engageant sa foi par le signe qu’il pouvait. Alors saint François dit : « Frère Loup, je t’ordonne au nom de Jésus Christ de venir maintenant avec moi sans aucune hésitation pour que nous allions faire cette paix au nom du Seigneur. »
« Le loup leva la patte droite de devant, et la mit familièrement dans la main de saint François. » Dans cette image, de nouveau, je regarde la riche symbolique. Quand la paix se fait, tout le corps est décrispé, la main se détend et peut rencontrer une autre main. C’est une signature d’alliance. Il y a un pacte qui est donné. Au Moyen Âge, le vassal, agenouillé, privé d’armes, place ses mains dans celle de son suzerain. C’est faire l’abandon de sa puissance.
Accueillir la violence qui est en soi
Une fois la multitude du peuple assemblée, se levant, saint François leur fit une merveilleuse prédication, disant entre autres comment c’est à cause des péchés que de tels fléaux sont permis, comment la flamme vorace de la Géhenne, qui doit dévorer dans l’éternité les damnés, est plus dangereuse que la rage du loup qui ne peut tuer que les corps et combien il faut avoir peur d’être plongé dans le gouffre infernal, puisque un seul petit animal a pu maintenir une si grande multitude en si grand effroi et péril. « Revenez donc, très chers, vers le Seigneur, faites digne pénitence et le Seigneur vous libérera du loup dans le présent et, dans le futur, du feu du gouffre dévorant. »
De même que François avait exhorté le loup, il invite les habitants de Gubbio à reconnaître en eux les racines du mal. Pas de paix sans conversion intérieure. Le loup qui est en soi est plus dangereux que le loup extérieur, surtout si je ne l’ai pas identifié et qu’il règne à mon insu.
François, médiateur de paix
« Écoutez, très chers : frère Loup, qui se tient ici devant vous, m’a promis – et pour cette promesse il m’a engagé sa foi – de faire la paix avec vous et de ne jamais vous léser en rien, à condition cependant que vous lui promettiez de lui fournir chaque jour les vivres nécessaires. Moi je me fais garant pour ce loup qu’il observera fermement le pacte de paix. »
Alors tous ceux qui étaient assemblés là promirent à grands cris de toujours nourrir le loup et, en présence de tous, saint François dit au loup : « Et toi, frère Loup, promets-tu d’observer le pacte à leur égard, à savoir que tu ne léseras ni animal ni personne ? » Le loup, s’agenouillant, avec une inclinaison de la tête, des mouvements du corps et de la queue et des caresses des oreilles montra explicitement à tous qu’il observerait les pactes promis. Saint François dit : « Frère Loup, je veux que, comme tu m’as engagé ta foi lorsque j’étais à l’extérieur de cette porte, ainsi tu m’engages ta foi ici, en présence de tout le peuple, que tu observeras cela et ne me trahiras pas, moi qui me suis porté garant pour toi. » Alors le loup, levant la patte droite, engagea sa foi dans la main de saint François, son garant, en présence de tous les assistants. Cette si grande admiration se transforma en joie unanime aussi bien par dévotion au saint que pour la nouvelle du miracle et de surcroît, pour la paix entre le loup et le peuple ; au point que tous crièrent vers le ciel, louant et bénissant le Seigneur Jésus Christ qui leur envoya saint François, par ses mérites les libéra de la bouche de la très méchante bête et les rendit, libres d’un fléau si horrible, à la paix et au repos.
De ce jour donc, le loup observa le pacte ordonné par saint François vis-à-vis du peuple et le peuple vis-à-vis du loup ; le loup, qui vécut deux ans et mangeait de porte en porte dans la cité, sans léser personne ni être lésé par personne, fut courtoisement nourri. Et ce qui est étonnant, jamais aucun chien n’aboyait contre lui. Finalement, frère Loup, vieillissant, mourut. Les citoyens s’affligèrent beaucoup de son absence, car, chaque fois qu’il traversait la cité, la patience pacifique et bienveillante de ce loup ramenait à la mémoire la vertu et la sainteté mirifiques de saint François.
Le miracle n’est pas tant la conversion du loup en agneau que le changement chez les deux acteurs du drame : le loup se met à entrer « familièrement dans les maisons » ; et les gens lui donnent le nécessaire à la vie. « Ce qui est extraordinaire dans cette histoire du loup de Gubbio ce n’est pas qu’il soit apprivoisé, lui le loup, c’est qu’ils se sont tous apprivoisés » (Carlo Carretto, Moi, François d’Assise).
« Le conte est destiné bien sûr à magnifier le rôle de François comme faiseur de miracles. Mais le vrai miracle n’est-il pas ici un miracle de l’amour qui fait sortir de la peur, fait rencontrer l’autre comme un frère et invite à ne cesser de faire appel au meilleur de chacun pour que l’humanité continue à croire en l’avenir que lui ouvre le Libérateur ? » (André Ménard)
Apprivoiser son loup intérieur
Avant de rencontrer le loup de l’extérieur que sont les brigands, le sultan ou les lépreux, François a dû apprivoiser son propre loup intérieur. Son premier biographe, écrit : « En son âme se livrait un combat terrible » (I C 6). On peut imaginer les différents loups intérieurs qu’il a dû affronter ! (Ses rêves de gloire, la réconciliation avec la part obscure de son être, l’affrontement avec son père, les frères qui dévient du projet primitif…)
Éloi Leclerc, dans Sagesse d’un pauvre, décrit ainsi le combat intérieur de François : « Tu ne sais pas, Léon, quelles pensées m’agitent ! À certaines heures, l’idée me hante que j’aurais mieux fait de rester au commerce de mon père et de prendre femme et d’avoir des enfants comme tout le monde » (p. 34- 35).
L’intégration de notre loup est un combat de toute une vie, car nous savons bien que traînent en nous de vieilles amertumes, de la colère rentrée, des pardons difficiles à donner. Comme le disait Sempé : « J’ai toujours pardonné à ceux qui m’ont offensé, mais j’ai la liste ! »
Ce n’est pas du jour au lendemain que Christian de Chergé, le prieur de Tibhirine, a pu écrire dans son Testament : « Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais… qu’il nous soit donné de nous retrouver larrons heureux en paradis… »
Pour dire des paroles aussi fortes, Christian de Chergé a dû longtemps contempler Celui qui, avant lui, est mort sur la croix en pardonnant à ses ennemis. Il a osé aussi regarder son loup intérieur : « Je suis maison de prière qui est aussi… la caverne d’un brigand » (lettre écrite en 1978).
Tous ceux qui ont intégré leur loup intérieur parlent d’un terrible combat qui a duré de nombreuses années. Le Patriarche Athénagoras dit merveilleusement cette intégration du loup : « La guerre la plus dure, c’est la guerre contre soi-même… J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres. Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses… C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur… » Ayant intégré son loup, Athénagoras a pu embrasser Paul VI après 1000 ans de rupture !
Desmond Tutu, membre du Tiers-Ordre franciscain anglican, prix Nobel de la paix, a écrit que la prière attribuée à saint François, « Là où il y a de la haine, que je mette l’amour », l’a sauvé « de l’amertume, de la haine, et du découragement » face à l’apartheid.
Et la reine Esther, dans les angoisses de la mort, a cette merveilleuse prière : « Mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion » (Esther IV 17). Ne devons-nous pas recourir au langage de la prière dans tous nos combats intérieurs et extérieurs. Après la reconnaissance que nous avons aussi des loups à l’intérieur de nous, la prière apaisera notre cœur, et nous donnera un langage harmonieux dans nos rencontres parfois difficiles avec nos semblables.
L’histoire du loup, n’est pas un beau conte sans ancrage dans nos vies. C’est une histoire qui peut encore nous influencer aujourd’hui jusque dans nos combats les plus intimes et les plus douloureux. « Soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu’il n’est déjà » Etty Hillesum.