Le Jardin biblique de Claire Combe ouvre désormais ses portes aux visiteurs de passage. Cette « traversée de la Bible au grand air » a été inaugurée le 8 juin 2021 par les frères de la chapelle des Buis et diverses associations de Besançon. Retour sur un hymne à la Création grandeur nature, à l’empreinte toute franciscaine.
Au détour d’un chemin rocailleux, sur le flanc des vertes collines de Besançon, le Jardin biblique se dévoile, humble et silencieux. C’est ici, au milieu des herbes folles, bosquets et arbres fruitiers, qu’un pèlerinage au cœur de la Bible s’offre aux visiteurs. Un chemin itinérant dont chaque étape a été pensée à partir de moments clé de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Il y a l’Eden d’abord, qu’un verger de pruniers, poiriers, cerisiers et pommiers récemment plantés à votre gauche évoque admirablement. La tente de la rencontre, ensuite, toile tendue sur votre droite, remémorant l’attente d’Abraham près des Chênes de Mambré. Quelques dizaines de mètres plus loin, au détour d’un bosquet, le buisson-ardent apparaît, symbole de la révélation du Seigneur à Moïse dans le Livre de l’Exode.
La traversée du jardin biblique se prolonge en contrebas de la prairie, loin du bruit de la route et du bêlement des animaux. Un jardin des senteurs, une arche de Marie et les hauteurs de Golgotha se font face. Ils invitent tout un chacun à méditer ces grands mystères de la foi chrétienne.
UN PROJET COLLECTIF
Le Jardin biblique, vous expliquera-t-on, ne peut être compris que dans la perspective plus globale du projet de Claire Combe. Claire Combe, c’est un terrain de six hectares, caché de la route et qui a été légué par le diocèse de Besançon au Secours Catholique en 2019. Cette ancienne colonie de vacances, plus ou moins désaffectée, devient rapidement un projet collectif à la triple dimension écologique, sociale et spirituelle.
Le frère Nicolas Morin aide à constituer une équipe de coordination pour penser l’identité du lieu. « Nous avons souhaité que chaque membre de l’équipe écrive sa propre vision du projet, puis avons rédigé un texte commun à partir des désirs de chacun », se souvient-il. En quelques mois, Claire Combe est lancé. Hasard ou providence, Fr. Nicolas entend parler d’un projet de jardin biblique porté par un collectif d’architectes et de paysagistes chrétiens des environs. Ni une ni deux, il leur propose d’établir le jardin sur un des hectares du terrain. La dimension spirituelle de Claire Combe est toute trouvée à travers ce Jardin biblique.
L’ŒUVRE DE BÉNÉVOLES
Trois ans plus tard, Claire Combe a été débroussaillé et nettoyé, œuvre bénévole de deux groupes de scouts de France de Besançon. De nombreux acteurs s’y investissent, tellement même qu’il serait ardu de tous les nommer.
Vous aurez peut-être la chance de croiser Philippe, chevrier de la bergerie des 7 collines, accompagné de son troupeau, ou bien James, une pioche à la main, chargé de la dynamique des jardins partagés avec les personnes de la rue. Ici ou là, quelques ruches bien installées vous rappelleront le travail de l’association du Village de la fraternité. Car « Claire Combe pourrait aussi devenir ce lieu où les migrants de Besançon mettent leurs compétences au service d’un projet », évoque Fr. Nicolas.
Quant au jardin biblique, un pépiniériste y est venu aider à organiser le terrain et choisir les plantes adéquates pour chaque étape du parcours itinérant. Tous les mardis matin, un groupe de bénévoles s’y réunit d’ailleurs, pour une « matinée chantier ».
Le Jardin est aujourd’hui ouvert à tout public et doit être adapté pour les handicapés. Il pourrait même accueillir des groupes de jeunes des aumôneries de Besançon. Fr. Nicolas l’assure de son côté modestement : « Dans ce lieu, je ne suis responsable de rien du tout, mais j’accompagne. Oui… « être avec », c’est vraiment ce qui m’intéresse ! ».
Claire Combe a été officiellement inauguré le 8 juin 2021, dans une ambiance particulièrement festive. Reste maintenant aux frères de faire connaître ce lieu exceptionnel, véritable « laboratoire d’écologie intégrale » et, pourquoi pas, de l’associer au projet plus global de la chapelle des Buis.
Propos recueillis par Claire Riobé

